On ne connaît pas exactement le nombre de Français qui vivent à l'étranger. Les chiffres fluctuent dans une fourchette assez large comprise entre 1,3 et 2,3 millions, selon que l'on considère les vrais expatriés ou ceux qui sont embauchés sous contrats locaux, quand ce ne sont ceux que les entreprises envoient en mission pour de longs séjours. Ce que l'on sait, par contre, grâce à une enquête TNS-Sofres consacrée à cette population, c'est que ces hexagonaux vivant à l'étranger sont aux trois quarts des hommes et qu'ils sont de plus en plus jeunes. Ils étaient 48 % à avoir moins de trente-cinq ans en 2006. Ils sont aujourd'hui 55 %. Les motivations de nos compatriotes tiennent en un mot : s'enrichir. Financièrement, d'abord, si l'on considère que le salaire brut moyen annuel en France avoisine les 30 000 euros et que plus de la moitié des Français à l'étranger gagnent plus de 45 000 euros. Mais l'enrichissement n'est plus exclusivement financier. Il est aussi professionnel, humain, et bien sûr culturel. Ce qui semble un peu plus inquiétant dans ces expatriations, c'est que ce sont plutôt des jeunes de niveau élevé qui partent, qu'une des causes de leur départ est liée à une certaine désillusion vis-à-vis du modèle français, et enfin qu'à 80 % les expatriés hexagonaux n'envisagent pas de rentrer au pays. Ce dernier chiffre est peut-être le plus significatif, pour ne pas dire le plus inquiétant. Jusque-là, les jeunes Français qui partaient avaient envie d'exotisme, voulaient acquérir une expérience et vite revenir sur le marché français pour la monnayer. Ce n'est plus à présent le cas et le retour au pays n'est envisagé le plus souvent qu'à l'âge de la retraite. Face à cette situation alarmante, M. Jean-Yves Bony demande à M. le ministre du travail, des relations sociales et de la solidarité si le Gouvernement entend prendre des dispositions pour remédier à cette expatriation préjudiciable à l'économie française.
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.