M. Kléber Mesquida attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les orientations du projet de réforme de l'OCM vitivinicole. La libéralisation de l'étiquetage et la possibilité pour les vins de table d'utiliser la mention du cépage engagerait de graves conséquences sur l'équilibre du marché. À terme, il aboutirait à la disparition des vins de pays, vins à indication géographique astreints à de strictes conditions de production, et correspondant à une réelle demande du marché. L'autorisation d'utiliser le cépage donnée aux vins de table irait à l'encontre de toute la production de vins de pays de l'Hérault, pour laquelle le cépage est un argument de valeur commerciale. Aussi, il lui demande s'il compte requérir fermement, dans le cadre des négociations menées au niveau du conseil des ministres de l'Union européenne, l'abandon de la mention du cépage sur les vins de table et de la limiter uniquement aux vins à indication géographique.
Les ministres de l'agriculture de l'Union européenne ont adopté le 19 décembre dernier la réforme de l'organisation commune du marché vitivinicole prévoyant notamment des évolutions relatives aux règles sur l'étiquetage des vins. L'expansion de la consommation mondiale se fait aujourd'hui largement grâce à des vins de cépage d'une qualité constante élaborés avec des contraintes de production souples, leur permettant d'être très compétitifs. La France ne doit pas rester à l'écart de ce marché porteur, et elle a des atouts très forts pour l'occuper pleinement. Dans ses propositions initiales, la Commission prévoyait une libéralisation pure et simple de l'utilisation des mentions de cépage et de millésime pour tous les vins. Ces dispositions, qui risquaient de mettre à mal les efforts qualitatifs et commerciaux entrepris depuis des années par les producteurs français de vins de pays, ne pouvaient être acceptées par la France. Il convenait de prévoir une extension maîtrisée de la possibilité d'utiliser les mentions de cépage et de millésime afin de préserver les acquis existants tout en levant certaines contraintes. Dans cet esprit, le ministre de l'agriculture et de la pêche a obtenu, au terme de négociations difficiles, des garanties fortes sur les conditions futures de production des vins de cépage dans l'Union européenne : celles-ci devront répondre à des spécifications techniques communautaires complétées au niveau national. Les règlements d'application préciseront les conditions relatives à la traçabilité et aux contrôles nécessaires au respect de ce cahier des charges. En outre, le ministre a réussi à faire inscrire dans le compromis la disposition suivante : l'assemblage de vins de cépage originaires de plusieurs États membres sera proscrit si leurs conditions de production ne sont pas homogènes, ce qui sera laissé à l'appréciation des autorités des États membres.
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