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Hervé Féron
Question N° 120141 au Ministère de la Santé


Question soumise le 18 octobre 2011

M. Hervé Féron attire l'attention de Mme la secrétaire d'État auprès du ministre du travail, de l'emploi et de la santé, chargée de la santé, sur le prix des médicaments génériques, beaucoup trop chers en France. Pour la première fois, une analyse très complète de l'Assurance maladie a apporté la preuve que les prix des médicaments génériques français sont nettement plus élevés que dans tous les autres pays européens, hormis la Suisse. Ainsi, en France, leur prix moyen est de 15 centimes contre 12 en Allemagne, 10 en Espagne et seulement 7 au Royaume-uni. À en croire certains experts, si la France calait les prix de ses génériques sur ceux de ses voisins les plus économes, elle pourrait faire de très larges économies. Et la sécurité sociale de chiffrer lesdites économies : « À raison de 130 millions d'euros d'économie pour un centime de baisse sur le prix moyen du générique, les gains pourraient atteindre près de 500 millions d'euros en s'alignant sur l'Allemagne, et un milliard d'euros en s'alignant sur le Royaume-uni ». Il lui demande si elle partage cette analyse et quel est son avis sur la question.

Réponse émise le 1er mai 2012

Certaines études dressent le constat d'un prix des génériques en France se situant dans la fourchette basse des prix européens tandis que d'autres aboutissent à une conclusion inverse. Ces divergences dues à des difficultés méthodologiques ne permettent donc pas d'affirmer que les prix des génériques en France sont plus élevés que chez nos voisins européens. En ce qui concerne la fixation des prix des génériques en France, les règles sont simples et particulièrement claires et décrites dans le rapport d'activité annuel du comité économique des produits de santé : le prix d'entrée des génériques sur le marché est fixé en appliquant une décote au prix du médicament de référence, décote qui n'a cessé de s'accroître au fil du temps. De même, les prix de tous les médicaments du groupe générique concerné (le médicament de référence et ses génériques) sont progressivement réduits, notamment au regard de leur niveau de substitution. Ainsi, une substitution faible peut entraîner la fixation d'un tarif forfaitairre de responsabilité (TFR), c'est-à-dire que le médicament de référence est remboursé sur la base du prix de ses génériques. Afin de respecter l'Objectif national des dépenses d'assurance maladie (ONDAM) fixé pour 2012, il est également prévu d'importantes économies sur les dépenses de médicament et notamment sur les médicaments du répertoire générique. La décote d'entrée passe ainsi à 60 % à compter des échéances de brevet 2012 (contre 55 % auparavant) tandis que la baisse de prix appliquée au médicament de référence à l'arrivée des génériques, passe de 15 % à 20 %. Par ailleurs, cette décote de 60 % est appliquée rétrospectivement dès mars 2012 à tous les génériques des grandes classes thérapeutiques (statines, IPP). Enfin, la règle de fixation du TFR a été durcie puisque désormais les objectifs de substitution à atteindre dans les 24 mois qui suivent l'arrivée des génériques ont été augmentés de 5 points et qu'un objectif de 80 % de substitution est dorénavant applicable au 36e mois. En outre, le Gouvernement poursuit depuis des années une politique active de développement du médicament générique. Ce développement, au-delà des questions de prix et de substitution par les pharmacies d'officine, dépend de plus en plus des médecins qu'il faut inciter à prescrire préférentiellement des spécialités pharmaceutiques inscrites dans le répertoire des groupes génériques. Tel est notamment l'objet du contrat individuel que le médecin peut signer avec l'assurance maladie en application de la nouvelle convention médicale. Le Gouvernement est particulièrement attentif à optimiser le rendement issu de la politique du générique en maintenant une exigence élevée de qualité des produits et de l'approvisionnement. C'est pourquoi, il n'a pas souhaité lors des débats du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2012, autoriser, contrairement à d'autres pays européens, la mise en place de procédure d'appel d'offre.

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