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Christian Ménard
Question N° 117636 au Ministère de l'Enseignement


Question soumise le 13 septembre 2011

M. Christian Ménard attire l'attention de M. le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les recherches engagées pour parvenir aux possibilités énergétiques d'avenir. Les fortes tensions sur les prix de l'énergie, pétrole en tête, préfigurent un avenir relativement sombre. Pourtant des voix s'élèvent pour dire qu'au-delà des réserves encore considérables d'énergies fossiles (gaz, pétrole) il existe des possibilités presque infinies que nous laissent entrevoir différents progrès techniques inimaginables il y a une dizaine d'années. Les hydrates de carbone des fonds marins, des expériences sur les origines du méthane qui pourrait signifier la présence de très grandes quantités de gaz naturel dans le manteau terrestre, les possibilités futures de l'hydrogène ou de plantes génétiques, sont autant de pistes qui pourraient, si elles sont techniquement maîtrisées, nous débarrasser de nombreuses contingences (écologique, gestion de l'espace, productivité, etc.) La compétition fait et fera rage dans la course à la maîtrise de ces techniques. La France à tous les atouts des grands pays pour y tenir sa place sous réserve d'une véritable volonté politique d'investir ces champs de recherche qui seront appliquées à l'industrie dans le futur. Il lui demande de bien vouloir préciser les décisions qui vont être prises en la matière.

Réponse émise le 27 décembre 2011

La France a mis en place une stratégie cohérente de recherche dans le domaine des nouvelles technologies de l'énergie. Une des priorités de la stratégie nationale de recherche et d'innovation (SNRI) concerne « l'urgence environnementale et les écotechnologies ». La France entend ainsi développer la part des énergies renouvelables et des nouvelles technologies de l'énergie tout en tirant le meilleur parti de son parc électronucléaire. Cet effort est amplifié grâce au programme d'investissements d'avenir qui consacre 2,5 Mdeuros aux énergies renouvelables et décarbonées, au travers notamment de deux grandes actions : les instituts d'excellence d'énergies décarbonées (IEED) gérés par l'Agence nationale de la recherche (ANR), et les crédits d'investissements d'avenir gérés par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), qui permettront le déploiement de technologies vertes dans les filières énergétiques, en soutenant des projets innovants de démonstrateurs/plates-formes technologiques. Sur le domaine énergies décarbonées et chimie verte, plus de 10 appels à manifestation d'intérêt sont prévus et six sont aujourd'hui clos, incluant notamment les biocarburants avancés, la chimie du végétal et hydrogène et piles à combustible. Concernant les hydrates de gaz comme future source d'énergie, il est reconnu que ces poches de gaz pourraient représenter jusqu'à deux fois l'équivalent de méthane des réserves prouvées de charbon, pétrole et gaz réunis. En France, favoriser une exploitation durable des ressources minérales et énergétiques est l'un des axes de la stratégie scientifique de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (IFREMER) et les recherches dans cet institut sur les hydrates sont conduites avec deux objectifs : détecter et évaluer les accumulations d'hydrate de gaz et caractériser le comportement mécanique des sols en présence d'hydrate de gaz. Pour des raisons de proximité géographique, l'IFREMER est amené à travailler sur la marge atlantique, en Méditerranée et dans les DOM-TOM, avec une attention particulière portée à la zone économique exclusive au large de la Nouvelle Calédonie. Il faut également noter que la France est présente au niveau international, puisque cette thématique fait l'objet d'une collaboration entre la Chine (China Geological Survey, CGS) et les partenaires du G3, groupe rassemblant trois grands organismes de géosciences marines (français, britannique et allemand). Les efforts de la recherche en France concernant l'utilisation de l'hydrogène pour des applications aux véhicules ou à l'industrie sont concentrés sur la technologie des piles à combustible et sur l'apport d'hydrogène pour enrichir les mélanges de biocarburant. La France est un des pays européens les plus riches en biomasse. À ce titre et pour réduire sa dépendance énergétique et ses émissions de gaz à effet de serre, elle s'est lancée dans un plan ambitieux de développement des biocarburants entraînant celui des bioraffineries de première et deuxième génération. cinq projets de démonstrateurs de recherche et industriel en France dans le domaine des biocarburants de deuxième génération sont en cours. Le programme Bio-ME (bio matière énergie) de l'ANR est centré autour du concept de bioraffinerie et a pour objectif la valorisation énergétique de tous les constituants de la biomasse et également la synthèse de « molécules plates-formes », constituants de base de la chimie verte afin, notamment, d'assurer une viabilité économique et environnementale des filières proposées. C'est un nouvel enjeu industriel qui s'appuie sur le principal atout de la France qui est de regrouper une position forte en agriculture et en chimie (2e acteur européen et 5e mondial de la chimie). Il faut noter qu'un des deux IEED labellisés à ce jour est l'IEED PIVERT, dont le but est de créer un institut d'excellence de la chimie du végétal, des technologies et de l'économie des bioraffineries de troisième génération dans le domaine de la biomasse oléagineuse et forestière. La France possède donc des acteurs de premier ordre dans ce domaine, et se dote des moyens de valoriser cette excellence.

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