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Éric Straumann
Question N° 114243 au Ministère de la Santé


Question soumise le 12 juillet 2011

M. Éric Straumann attire l'attention de Mme la secrétaire d'État auprès du ministre du travail, de l'emploi et de la santé, chargée de la santé, sur la parution du décret n° 2011-382 du 11 avril 2011. Il interdit, en effet, à tous les professionnels concernés d'utiliser l'ensemble des techniques de lyse adipocytaire et les techniques à visée lipolytique utilisant des agents physiques externes, au motif que celles-ci présenteraient un danger grave pour la santé, bien que cela ne soit pas prouvé. Ce décret impose désormais aux clientes d'avoir recours à des méthodes chirurgicales plus lourdes, plus coûteuses et plus risquées. Or les traitements amincissants représentent environ 40 % de l'activité des esthéticiennes. Cette interdiction risque d'entraîner la fermeture de millier d'instituts à la trésorerie déjà fragilisée par la crise sans précédents que nous vivons. Ceci entraînerait donc le licenciement et la mise au chômage des différents salariés qui sont majoritairement des femmes de moins de 35 ans. C'est pourquoi il lui demande de suspendre l'application de ce décret ou d'en modifier l'article 2 concernant ces techniques à visée lipolytique utilisant des agents physique externes.

Réponse émise le 4 octobre 2011

Le décret n° 2011-382 du 11 avril 2011 relatif à l'interdiction de la pratique d'actes de lyse adipocytaire à visée esthétique a interdit la mise en oeuvre de cinq techniques de lyse adipocytaire à visée esthétique, ainsi que de toutes les techniques à visée lipolytique utilisant des agents physiques externes. Ce décret a fait l'objet de demandes de suspension présentées en référé devant le Conseil d'État par des médecins et des sociétés mettant en oeuvre de telles techniques. Par ordonnance du 17 juin 2011, le juge des référés du Conseil d'État a suspendu provisoirement l'exécution de l'ensemble du décret, dans l'attente du jugement des recours qui ont été déposés au fond contre le décret. Le décret est fondé sur les dispositions de l'article L. 1151-3 du code de la santé publique, qui subordonnent l'interdiction d'actes à visée esthétique à la condition que soit établi un danger grave ou une suspicion de danger grave pour la santé humaine. Le juge des référés a considéré, au vu des éléments qui lui ont été soumis dans le bref délai de l'instruction en référé, que la question de savoir si la condition posée par l'article L. 1151-3 était effectivement satisfaite était de nature à faire naître un doute sérieux sur la légalité du décret. Le juge des référés a aussi estimé que la condition d'urgence, requise en référé, était remplie, eu égard aux conséquences immédiates de la mesure pour les médecins et les entreprises concernés, qui se voient priver de la possibilité de continuer de se livrer à des activités qu'ils pratiquaient antérieurement. La décision du Conseil d'État sur les requêtes en annulation, dont il est par ailleurs saisi, ne devrait pas intervenir avant plusieurs mois. Dans l'intervalle, la direction générale de la santé a ressaisi la Haute Autorité de santé pour lui demander de rendre un nouvel avis sur les techniques de lyse adipocytaire qui prenne en compte les remarques formulées par le Conseil d'État.

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