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Hervé Féron
Question N° 114081 au Ministère de la Culture


Question soumise le 12 juillet 2011

M. Hervé Féron attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur les conclusions de l'enquête menée sur deux ans et demi par l'écrivain et journaliste Pierre Assouline. Au terme de cette enquête, qui ne traite que de la traduction littéraire, l'écrivain fait plusieurs préconisations au CNL. Il lui recommande notamment de participer à la création et au financement d'un grand portail internet de la traduction en France, où toutes les aides, toutes les formations, toutes les informations pratiques sur le sujet soient présentes et surtout de faire en sorte que ce portail soit très bien référencé. Il lui demande quel est son avis sur cette proposition.

Réponse émise le 6 décembre 2011

Le ministre de la culture et de la communication se félicite de la publication du rapport de M. Pierre Assouline sur le métier de traducteur littéraire. Celui-ci apporte un éclairage utile sur l'évolution de ce métier en France et sur les enjeux qui se posent à une profession encore peu reconnue, tout en traçant des pistes de travail intéressantes pour l'avenir. Par ailleurs, cette enquête a contribué à relancer les échanges entre les éditeurs et les traducteurs sur le statut et les conditions d'exercice de la profession. En France, le soutien à la traduction littéraire est une priorité affirmée des autorités : des moyens conséquents y sont consacrés, principalement à travers le Centre national du livre. Cet investissement, qui permet de donner aux citoyens un large accès aux oeuvres littéraires étrangères, doit être consolidé. Les recommandations de M. Assouline, relatives aux règles d'octroi des aides et visant à assurer une juste rémunération des traducteurs, doivent être étudiées. La question de la formation posée en ouverture du rapport est essentielle : si le constat de la professionnalisation croissante des traducteurs est positif, sa forte anglicisation mériterait que l'on travaille à une meilleure valorisation des autres langues européennes et des langues rares comme le chinois, le turc et l'arabe. En outre, face au déficit de connaissance et de reconnaissance des métiers de la traduction, la création d'un portail avec des ressources en ligne, préconisée par le rapport, est intéressante. Les objectifs et les contenus de cet outil devraient être précisés en tenant compte d'une double nécessité : d'une part, valoriser les métiers de la traduction auprès du public, d'autre part, offrir des informations, des conseils et des services adaptés aux besoins des professionnels. Ce portail devrait être développé en collaboration avec les associations et les partenaires institutionnels concernés. Par ailleurs, le ministre est attaché à ce qu'une action ambitieuse en faveur de la traduction soit mise en place au plan européen, dans la continuité du travail mené à l'occasion de la présidence française de l'Union européenne en 2008. En effet, le Conseil des ministres de la culture, de la jeunesse et de l'éducation des 27 États membres a adopté une résolution relative à une stratégie européenne en faveur du multilinguisme et la présidence française a diffusé une note « multilinguisme, traduction et dialogue interculturel » (http://www.culture.gouv.fr/culture/dglf/publications/ Reference09_Multilinguisme-Trad-DialInter.pdf), qui propose des pistes de travail à l'échelon européen pour la traduction. Ainsi, dans le domaine de la traduction littéraire, les autorités françaises souhaitent que l'Union contribue à mieux faire connaître les systèmes nationaux d'aide à la traduction et qu'elle favorise les synergies entre éditeurs, auteurs et traducteurs pour combler les lacunes observées dans la traduction des oeuvres européennes. De même, l'Union pourrait promouvoir la diffusion des oeuvres en encourageant la traduction des grands textes du patrimoine littéraire européen et en valorisant la création littéraire contemporaine. L'Union pourrait également soutenir la professionnalisation des traducteurs en proposant un cadre de référence pour les métiers de la traduction, spécifiant les compétences nécessaires et les niveaux de formation qu'ils requièrent. Elle pourrait enfin faciliter la mobilité des traducteurs en diffusant les informations relatives aux conditions d'exercice de ces métiers en Europe (formation, statut, validation des compétences, normes de qualité).

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