M. Jean-Paul Dupré attire l'attention de M. le secrétaire d'État chargé des entreprises et du commerce extérieur sur l'inquiétante progression du déficit commercial de la France au cours des derniers mois. Selon les données publiées par les douanes, notre pays a enregistré en septembre un solde négatif de son commerce extérieur de 3,083 milliards d'euros, soit près de 400 millions de plus qu'en août. En neuf mois, le déficit cumulé atteint plus de 26 milliards d'euros. L'envolée de l'euro et des cours du pétrole ne sauraient justifier à eux seuls ce repli de notre balance commerciale. En effet, sur la même période l'Allemagne, qui a, faut-il le rappeler, la même monnaie, a vu son excédent commercial progresser. C'est bien l'incapacité du Gouvernement à soutenir nos productions sur les marchés étrangers qui est la cause première de cette situation alarmante. Il lui demande quelles mesures urgentes il compte mettre en oeuvre pour inverser cette tendance et redonner du souffle à nos exportations.
Le Gouvernement partage assez largement l'analyse qui est faite sur la dégradation de la situation du commerce extérieur français, en particulier en termes de performances à l'exportation, de part de marché ou de déficit commercial. En particulier, les facteurs liés à la hausse de l'euro ou des cours du pétrole sont certes importants mais ils ne doivent pas masquer un certain nombre de difficultés plus structurelles : nos performances dans l'industrie hors énergie se dégradent, de même que nos parts de marché à l'intérieur de la zone euro alors que pour l'Allemagne la tendance est inverse. Les spécialisations sectorielles des exportations françaises ne paraissent pas dommageables en tant que telles, notamment par rapport à notre meilleur compétiteur, l'Allemagne. S'il est vrai que nous sommes sectoriellement assez bien positionnés (en particulier, nous serions le pays européen « le plus proche » sectoriellement de l'Allemagne, plus que l'Italie par exemple), il semble toutefois que l'orientation géographique de nos exportations est insuffisamment tournée vers les zones les plus dynamiques du monde (Asie émergente, producteurs de pétrole, Europe de l'Est). Il en ressort que la réorientation de nos exportations, qui est en cours, doit se poursuivre et doit être soutenue. Renforcer notre tissu productif, en lui donnant les moyens de se développer pour faire grossir le nombre d'entreprises moyennes ou « grosses », qui seront plus à même d'exporter et d'exporter loin, soutenir l'innovation pour toutes les catégories d'entreprises, car une entreprise innovante exporte plus que les autres, et faciliter l'orientation de nos exportations vers les territoires porteurs, telles sont les priorités du Gouvernement. Ces priorités portent donc à la fois sur une action nationale forte et sur un appui plus direct au développement international de nos entreprises. Elles peuvent se décliner autour de cinq grandes actions à mener, qui visent à faire souffler un vent de « force 5 » sur l'économie : simplifier l'environnement des entreprises ; soutenir leur innovation ; baisser leur fiscalité ; favoriser le financement des entreprises de taille moyenne et faire grossir les PME, relancer leurs exportations. L'action du ministre est donc concentrée vers la réalisation de ces cinq objectifs qui visent tous à favoriser le développement de nos entreprises, en particulier les PME. Certaines mesures sont déjà en cours d'élaboration, en particulier en matière de relance des exportations. Ainsi, les réformes parallèles des procédures COFACE et des mesures du programme Cap Export sont actuellement débattues et les nouveaux dispositifs feront l'objet d'une communication publique au début 2008. Ces mesures, outre la simplification des outils, visent à une meilleure efficacité des aides pour conforter et renforcer nos parts de marchés sur les marchés étrangers (en particulier prioritaires) tout en soutenant la démarche d'internationalisation de nouvelles entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises.
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