M. Stéphane Demilly attire l'attention de M. le ministre du travail, de l'emploi et de la santé sur le calcul de l'indice de l'inflation, servant de référence à la revalorisation des retraites, qui ne tient pas compte des évolutions de l'ensemble des éléments affectant le pouvoir d'achat des retraités. Depuis la réforme des retraites de 2003, la revalorisation des pensions se fait le 1er avril sur la base de l'indice des prix de l'INSEE de l'année précédente, et de l'indice prévisionnel de l'année concernée. L'indice de prix mesure l'évolution du niveau moyen des prix des biens et des services consommés par les ménages, pondéré par leur part dans la consommation moyenne, il n'est donc ni un indice du coût de la vie, ni un indice du pouvoir d'achat ce que reconnaît l'INSEE. Les dépenses contraintes telles que les loyers, l'énergie, la protection sociale, ou les assurances, qui représentent l'essentiel des dépenses, ont bien plus augmenté que l'inflation calculée et les retraités sont directement touchés par la croissance continue de ces dépenses. Aussi, il lui demande s'il envisage d'intégrer, pour le calcul de la revalorisation des pensions, l'évolution des dépenses contraintes, qui pèsent de plus en plus sur le pouvoir d'achat de nos aînés, ainsi que celle des salaires afin de mettre un frein au recul du pouvoir d'achat des retraités par rapport aux actifs.
Le ministre du travail, de l'emploi et de la santé a pris connaissance de la question écrite relative au mode de calcul de la revalorisation des pensions. Les deux tableaux ci-dessous présentent l'évolution des ratios de la pension moyenne des retraités de moins de 75 ans rapportée au revenu d'activité des actifs seniors (tableau 1) et des ratios des niveaux de vie des retraités par rapport aux actifs (tableau 2). Ces deux tableaux sont issus des programmes qualité efficience de la direction de la sécurité sociale. Les deux indicateurs présentés montrent que le rapport des revenus des retraités par rapport aux actifs reste globalement stable au cours des dernières années. Tableau 1 Ratio des pensions des « jeunes » retraités par rapport aux revenus d'activité des actifs seniors
OBJECTIF | |||||||||
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MONTANT ANNUEL en euros | ANCIENNE SÉRIE | NOUVELLE SÉRIE | |||||||
2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | ||
Retraite médiane des personnes âgées de 65 à 74 ans percevant une pension (1) | 12 067 | 12 357 | 12 619 | 13 321 | 12 880 | 13 230 | 13 640 | 14 050 | |
Revenu médian d'activité des personnes âgées de 50 à 59 ans disposant d'un revenu d'activité (2) | 18 170 | 18 351 | 18 490 | 19 078 | 17 570 | 17 840 | 18 430 | 19 020 | |
Taux de remplacement agrégé : ratio (1)/(2) | 66,4 % | 67,3 % | 68,2 % | 69,8 % | 72,9 % | 74,2 % | 74 % | 73,9 % | Au moins 66,7 % |
Source : INSEE, DGFiP, CNAF, CNAV et CCMSA, enquête sur les revenus fiscaux et sociaux. Note : les montants sont nets de CSG non déductible et de CRDS. |
OBJECTIF | |||||||||
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MONTANT ANNUEL en euros par unité de consommation | ANCIENNE SÉRIE | NOUVELLE SÉRIE | |||||||
2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | ||
Niveau de vie médian des retraités en euros, par unité de consommation et par an (1) | 14 529 | 14 850 | 15 196 | 15 604 | 16 740 | 17 640 | 18 130 | 18 770 | |
Niveau de vie médian des actifs occupés en curas par unité de consommation et par an (2) | 16 620 | 16 823 | 17 101 | 17 738 | 18 920 | 19 360 | 20 180 | 20 950 | |
Niveau de vie des retraités rapporté à celui des actifs occupés : ratio (1)/(2) | 87,90 % | 88,30 % | 88,90 % | 88,30 % | 88,50 % | 91,10 % | 89,80 % | 89,60 % | Pas de dégradation |
Source : INSEE, DGFiP, CNAF, CNAV et CCMSA, enquête sur les revenus fiscaux et sociaux. Lecture : une fois neutralisés les effets de taille des ménages, 50 % des retraités ont un niveau de vie d'au moins 14 529 euros par an en 2002 : 50 % des actifs occupés ont la même année un niveau de vie de 16 620 euros ou plus, soit un écart de 12 % entre ces niveaux de vie. |
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