M. Hervé Féron attire l'attention de M. le ministre auprès de la ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, chargé de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique, sur les résultats d'une récente étude de l'institut COE-Rexecode, parus dans un grand quotidien économique. Cette étude très intéressante souligne le retard accumulé par la France sur les États unis d'Amérique dans le domaine de l'économie numérique. En 2008, l'économie numérique a produit 7,3 % du PIB américain, contre 4,7 % du PIB français. Surtout, en raison du fort impact des technologies numériques sur les gains de productivité, leur moindre intégration dans les entreprises françaises expliquerait une bonne partie du différentiel de croissance avec les États-unis. Il lui rappelle qu'au début du mois de mars, une étude du cabinet Mc Kinsey arrivait à des conclusions du même ordre, chiffrant à 15 % les gains de rentabilité générés pour les entreprises par l'intégration d'internet dans leurs pratiques. Il lui demande quelles mesures envisage de prendre le Gouvernement en vue de rattraper le retard de l'économie française dans le domaine numérique, retard qui s'est accru pendant les quatre années qui viennent de s'écouler.
Conscient que l'économie numérique est devenue un de nos principaux moteurs de compétitivité et apporte aujourd'hui un quart de la croissance de notre économie, le Gouvernement a pris de nombreuses mesures pour créer un écosystème favorable au développement des entreprises et des industries du numérique. L'utilisation du numérique est un vecteur de croissance important pour les entreprises. Les entreprises françaises sont aujourd'hui parmi les mieux connectées d'Europe : plus de 95 % disposent d'une connexion haut débit et plus de 60 % d'un site Internet. Grâce à l'action du Gouvernement, ce chiffre a été multiplié par trois en huit ans. Plusieurs actions concertées ont été menées par le Gouvernement afin d'apporter auprès des chefs d'entreprise une information de proximité et une offre de qualité dans les outils numériques. D'une part, le « passeport pour l'économie numérique », lancé en 2006, vise à sensibiliser les très petites entreprises (TPE) à l'importance et à l'utilité du numérique pour leurs activités, à travers notamment un accompagnement de proximité. Il combine formation, guide d'achat et facilités de financement. C'est en outre un succès qui dépasse nos frontières, puisqu'il est repris au Maroc et en Tunisie. Les « échangeurs » ancrent les questions numériques dans les lieux connus des chefs d'entreprise et les « fiches praTIC », réalisées en partenariat avec le MEDEF et le Syntec numérique, expliquent les gains et les coûts des diverses nouvelles technologies qui peuvent intéresser les petites et moyennes entreprise (PME). 200 000 chefs d'entreprises ont été sensibilisés par 500 formateurs. La nouvelle génération du passeport, dénommée « Transition numérique », a été initiée par le ministre chargé de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique, le 6 décembre 2011. Le Gouvernement soutient, par ailleurs, à travers le programme « TIC&PME 2015 », des projets de mise en place d'échanges numériques entre entreprises, pour renforcer leur compétitivité et structurer les filières industrielles et de services. Depuis 2010, une trentaine de projets ont été soutenus, dans des filières aussi diverses que l'aéronautique, l'automobile, la publicité, l'hôtellerie, le textile, la chaussure ou les fruits et légumes. Enfin, un nouvel appel « TIC&PME », doté de 2Meuros, a été lancé par le ministre chargé de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique, le 6 décembre 2011, visant à soutenir la définition et le déploiement d'outils numériques pour les échanges entre entreprises au sein de filières industrielles ou de services.
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