M. Jacques Remiller attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur le problème suscité par l'exposition de l'oeuvre américaine "Piss Christ" au musée d'art contemporain d'Avignon. En effet, de très nombreux chrétiens s'estiment humiliés dans leur foi et indignés par cette oeuvre qui avait déjà été objet de scandale aux États-unis car elle présente une photo d'un Christ en croix plongé dans un verre contenant l'urine de l'artiste. Il lui demande de bien vouloir examiner la requête de très nombreux croyants qui exigent le retrait de cette oeuvre ainsi que de tout support de communication en faisant la promotion. Par ailleurs, des poursuites pénales ont été engagées récemment contre une personne qui s'était livrée à des actes de déprédation sur un coran. Il est donc très surprenant qu'il ne soit pas de même de toutes les religions : un crucifix est tout aussi sacré pour un chrétien que le coran pour un musulman. Il lui demande, en conséquence, quels moyens le Gouvernement compte mettre en place pour que tout acte de provocation à l'encontre de l'ensemble des religions soit sanctionné de manière équitable.
L'oeuvre d'Andres Serrano intitulée « Immersion Piss Christ » a été présentée dans le cadre de l'exposition « Je crois aux miracles » ouverte au public à la Collection Lambert en Avignon du 11 décembre 2010 au 8 mai 2011. Cette oeuvre, qui date de 1997, a été montrée à de nombreuses occasions dans différents musées et centres culturels à travers le monde et l'artiste s'est exprimé publiquement sur la signification de son travail. La Collection Lambert en Avignon est un centre d'art inauguré en juillet 2000 qui accueille annuellement plus de 30 000 visiteurs dont 3 500 scolaires. Son initiateur, le galeriste Yvon Lambert, a négocié avec la ville d'Avignon le dépôt de sa prestigieuse collection pour une durée de vingt ans. Le centre d'art, géré sous forme d'association de droit privé, est financé par l'ensemble des collectivités publiques : la ville d'Avignon contribue pour 33,5 % de son budget, l'État pour 30 %, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur pour 16 %, le solde étant assumé grâce à des ressources propres. Il est également à signaler que l'hôtel particulier qui abrite la Collection Lambert appartient au conseil général de Vaucluse. La programmation artistique d'un tel établissement ne relève que de la responsabilité de son directeur. Le ministère de la culture et de la communication, attaché à la liberté de création des artistes, ne peut intervenir dans les choix artistiques dès lors que les conditions légales de monstration des oeuvres sont remplies.
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