M. Michel Vauzelle attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre des affaires étrangères et européennes, sur les évènements de Côte-d'Ivoire. Ainsi, après la conquête rapide du sud du pays par les forces républicaines de Côte-d'Ivoire fidèles à Alassane Ouatarra, les affrontements entre ces dernières et les forces restées fidèles au président Gbagbo plongent la capitale économique du pays, Abidjan, dans un chaos qui menace certains de nos ressortissants. Alors que les forces françaises ont arrêté Laurent Gbagbo, les messages souvent haineux à l'égard de la France diffusés par ses partisans pourraient une nouvelle fois se radicaliser et mettre en péril la sécurité des milliers de français encore présents en Côte-d'Ivoire, et ce malgré la présence et le dévouement remarquable des soldats de la force Licorne. De plus, cette participation décisive des forces françaises, au côté des forces républicaines de Côte-d'Ivoire, pourrait menacer l'image de notre intervention dans les affaires internes de la Côte-d'Ivoire. Une guerre civile obérerait la nécessaire réconciliation nationale et la reprise de l'activité économique. Il lui demande donc de bien vouloir tenir régulièrement le Parlement informé de la situation de nos ressortissants et des perspectives d'une paix retrouvée en Côte-d'Ivoire.
La Côte d'Ivoire a connu ces derniers mois une période difficile, issue du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître le verdict des urnes. La France a toujours encouragé les efforts des organisations africaines et de la communauté internationale en vue de favoriser une transition pacifique, digne et respectueuse du choix des Ivoiriens. Laurent Gbagbo a choisi de résister par la violence, n'hésitant pas à plonger son pays dans la violence et le malheur. Comme annoncé, les forces françaises sont intervenues pour protéger de nombreux ressortissants français, européens et extra-européens à Abidjan. La force Licorne a accueilli plus de 5000 personnes sur sa base de Port-Bouët. En outre, conformément à la résolution 1975 du Conseil de sécurité, elle est intervenue, suite à la demande expresse du secrétaire général des Nations unies adressée au Président de la République, en soutien des forces de l'ONUCI pour la neutralisation des armes lourdes utilisées par les forces de Laurent Gbagbo contre les populations civiles et les forces de l'ONU. Après son arrivée au pouvoir effective, Alassane Ouattara doit s'atteler aux lourds défis qui attendent le pays : la réconciliation de tous les Ivoiriens, le jugement des coupables des violences et exactions, la reconstruction, la relance de l'économie, l'aide humanitaire, l'accès de tous aux services sociaux de base. La France s'est d'ores et déjà fortement mobilisée pour apporter son soutien à la Côte d'Ivoire : envoi d'une aide humanitaire (2,6 Meuros et 25 tonnes de médicaments et de matériel médical), participation aux côtés des autres partenaires à la réforme du secteur de la sécurité, efforts en vue de favoriser le retour rapide des entreprises françaises en Côte d'Ivoire, préparation d'une relance rapide de notre coopération, soutien financier exceptionnel que nous avons d'ores et déjà annoncé (400 Meuros). Nous avons agi en harmonie avec l'Union européenne, qui a elle-même apporté une importante aide humanitaire et levé, à la demande du Président Ouattara, les sanctions portant sur les acteurs économiques. La France continuera à agir dans ce sens.
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