M. Michel Ménard attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative sur les évaluations nationales de CM2, qui ont débuté en janvier. Elles semblent se dérouler cette année dans une certaine tourmente. La plupart des syndicats sont contre, et des enseignants refusent de s'y soumettre. La fédération des parents d'élèves FCPE appelle au "blocage" d'évaluations qui sont jugées "déstabilisantes" pour les élèves. Le ministère a mis en place ces évaluations à la rentrée 2008, qui étaient censées aider les enseignants à repérer les élèves en difficulté et, le cas échéant, ces derniers pouvaient proposer de l'aide personnalisée ou des stages de remise à niveau pendant les vacances. Il s'agirait de lutter contre le noyau dur des 15 % des élèves qui ne maîtrisent pas les bases du français et du calcul en fin de CM2. Cependant, dès le début, ces évaluations ont été critiquées. Pourquoi les faire en janvier alors que toutes les connaissances des programmes n'ont pas encore été abordées, pourquoi utiliser le codage binaire qui rend difficile l'analyse des résultats ? Aussi, il souhaiterait connaître les modifications qu'il compte apporter à ces évaluations, en concertation avec les enseignants.
Le dispositif d'évaluation national a un double objectif : fournir aux enseignants un outil pédagogique de repérage du niveau scolaire de chaque élève ; fournir des données statistiques fiables pour évaluer l'efficacité du système éducatif à tous les niveaux. Les épreuves passées par les élèves en janvier 2011 servent à mesurer leurs acquis en français et en mathématiques. Elles doivent permettre d'aider les enseignants à repérer les connaissances mal maîtrisées par les élèves et d'optimiser ainsi l'aide personnalisée qui pourrait être apportée. Cette année, la principale modification est l'introduction de codes complémentaires pour 36 questions sur les 100 questions : un code 3 pour identifier les réussites partielles sans erreur ; un code 4 pour identifier les réussites partielles avec erreur. Ces codes complémentaires facilitent ainsi l'analyse des erreurs des élèves. En outre, toutes les notions évaluées en janvier au CM 2 ont été abordées en CM 1, voire en CE 2 conformément aux progressions des programmes. Les contenus de ces évaluations sont strictement conformes aux programmes 2008 et aux progressions qui les accompagnent. La direction générale de l'enseignement scolaire et les services déconcentrés de l'éduction nationale déploient un important travail d'explication auprès des enseignants afin qu'ils puissent comprendre ces principes et méthodes pour situer les résultats de leurs élèves par rapport aux résultats nationaux et mieux les expliquer aux parents. Tout en donnant aux parents toutes les informations auxquelles ils ont droit, tout en évitant une mise en concurrence incontrôlée des écoles, l'administration de l'éducation nationale peut disposer d'un indice de l'efficacité des enseignements à l'école ainsi que d'un instrument de pilotage du système éducatif, du niveau local de l'école jusqu'au niveau national. Chaque parent a accès aux résultats de son enfant grâce à la communication orale et papier faite par le maître ou le directeur. Enfin, il faut rappeler que les évaluations CM 2 se sont déroulées, cette année, dans un très bon climat. La quasi-totalité des maîtres concernés s'est mobilisée pour mener à bien cette nouvelle campagne, de la passation des épreuves à la publication des résultats. Ainsi 98 % des élèves de CM 2 inscrits, ont été enregistrés en 2011 (96 % en 2010). Le constat ne doit cependant pas conduire à écarter toute évolution d'un dispositif bien ancré dans le paysage pédagogique national. L'évaluation a déjà évolué et continuera de le faire. Dès 2012, les évaluations de CM 2 se dérouleront en fin d'année, en même temps que celles de CE 1. Un autre protocole, en fin de classe de 5e viendra compléter le dispositif dans le même esprit.
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.