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Jean-Pierre Decool
Question N° 103816 au Ministère du Travail


Question soumise le 29 mars 2011

M. Jean-Pierre Decool attire l'attention de M. le ministre du travail, de l'emploi et de la santé sur la revalorisation annuelle des pensions de retraites. Celle-ci s'effectue chaque année sur la base de l'indice des prix de l'INSEE de l'année précédente, ainsi qu'à partir de l'indice prévisionnel de l'année concernée. Cependant, l'indice des prix n'est ni un indice du coût de la vie, ni un indice de pouvoir d'achat. Il mesure l'évolution du niveau moyen des prix des biens et services consommés par les ménages, pondérée par leur part dans la consommation moyenne. Dès lors, la stricte application de l'évolution en moyenne de l'indice INSEE pour la revalorisation annuelle des pensions conduit bien à un appauvrissement des retraités. L'écart relatif de pouvoir d'achat des actifs et des retraités s'accentue d'année en année. C'est pourquoi il demande l'intention du Gouvernement pour que le calcul de la revalorisation des pensions intègre l'évolution des dépenses contraintes ainsi que celle des salaires.

Réponse émise le 12 juillet 2011

Le ministre du travail, de l'emploi et de la santé a pris connaissance avec intérêt de la question écrite relative au mode de calcul dela revalorisation des pensions. Les deux tableaux ci-dessous présentent l'évolution des ratios de la pension moyenne des retraités de moins de 75 ans rapportée au revenu d'activité des actifs seniors (tableau 1) et des ratios des niveaux de vie des retraités par rapport aux actifs (tableau 2). Ces deux tableaux sont issus des Programmes qualité efficience de la direction de la sécurité sociale. Les deux indicateurs présentés montrent que le rapport des revenus des retraités par rapport aux actifs reste globalement stable au cours des dernières années.


Tableau 1. Ratio des pensions des « jeunes » retraités par rapport aux revenus d'activité des actifs seniors
MONTANTS ANNUELS
en euros
ANCIENNE SÉRIE NOUVELLE SÉRIE OBJECTIFS
2002 2003 2004 2005 2005 2006 2007 2008
Retraite médiane des personnes âgées de 65 à 74 ans percevant une pension (1) 12 067 12 357 12 619 13 321 12 800 13 230 13 640 14 050
Revenu médian d'activité despersonnes âgées de 50 à 59 ans disposant d'un revenu d'activité (2) 18 170 18 351 18 490 19 078 17 570 17 840 18 430 19 020
Taux de remplacement agrégé : ratio (1)/(2) 66,4 % 67,3 % 68,2 % 69,8 % 72,9 % 74,2 % 74,0 % 73,9 % Au moins 66,7 %
Source : INSEE, DGFIP, CNAF, CNAV, CCMSA, enquête sur les revenus fiscaux et sociaux.
Note : les montants sont nets de CSG non déductible et de CRDS.

Tableau 2. Rapport de niveau de vie des retraités par rapport aux actifs
MONTANTS ANNUELS
en eurospar unité de consommation
ANCIENNE SÉRIE NOUVELLE SÉRIE OBJECTIFS
2002 2003 2004 2005 2005 2006 2007 2008
Niveau de vie médian des retraités en euros, par unité de consommation et par an (1) 14 529 14 850 15 196 15 604 16 740 17 640 18 130 18 770
Nivau de vie médian des actifs occupés en euros par unité de consommation et par an (2) 16 620 16 823 17 101 17 738 18 920 19 360 20 180 20 950
Niveau de vie des retraités rapporté à celui des actifs occupés : ratio (1)/(2) 87,9% 88,3 % 88,9 % 88,3 % 88,5 % 91,14 % 89,8 % 89,6 % Pas de dégradations
Source : INSEE, DGFIP, CNAF, CNAV, CCMSA, enquête sur les revenus fiscaux et sociaux.
Lecture : une fois neutralisés les effets de taille des ménages, 50 % des retraités ont un niveau de vie d'au moins 14 529 euros par an en 2002, 50 % des actifs occupés ont la même année un niveau de vie de 16 620 euros ou plus, soit un écart de 12 % entre ces niveaux de vie.
Pour bien comprendre ces résultats, il est nécessaire de faire clairement la différence entre : la situation individuelle des personnes déjà parties à la retraite : une fois leurs pensions liquidées, le montant perçu n'évolue plus qu'en fonction des revalorisations légales appliquées, qui, dans les régimes de base, s'effectue selon l'évolution de l'indice des prix de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) ; la pension moyenne des retraités : celle-ci porte sur un groupe changeant d'année en année puisque, chaque année, certains des retraités parmi les plus anciens décèdent et sont remplacés par de nouveaux retraités plus jeunes, dont les pensions sont en moyenne plus élevées. La stabilité du ratio de niveau de vie entre retraités et actifs, confirmée par les tableaux 1 et 2, est assurée par le renouvellement de la population de retraités (effet habituellement qualifié « d'effet de noria »). À l'inverse, à titre individuel, la pension des personnes déjà retraitées évolue effectivement moins vite que les salaires moyens des actifs, d'où une diminution relative (mais non absolue) de leur niveau de vie, par comparaison avec celui de l'ensemble de la population.

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