M. Hervé Féron attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre des affaires étrangères et européennes, sur la situation en Syrie. Le 16 mars 2011, à Damas, une manifestation pour réclamer la libération de manifestants arrêtés la veille et de détenus d'opinion a été durement réprimée. Il lui demande si, comme bon nombre de nos concitoyens, le Gouvernement condamne cette violente intervention et réclame la libération immédiate des personnes arrêtées ces derniers jours mais aussi de tous les détenus politiques et militants des droits de l'Homme.
La France, depuis le début des manifestations en Syrie, n'a cessé de condamner avec la plus grande fermeté la répression brutale menée par les autorités syriennes, notamment à Deraa, et dans les villages voisins, mais aussi à Hama, Douma, Banias, Homs, Tell Kalakh et Jisr al Choughour. Le nombre de morts s'élèverait aujourd'hui à plus de 1 400. Des témoignages évoquent des tortures infligées aux milliers de manifestants emprisonnés. Le Conseil des droits de l'homme a voté le 29 avril, avec notre plein appui, une résolution condamnant les violations des droits de l'homme exercées par la Syrie et décidant de l'envoi d'une mission d'enquête. La France s'était mobilisée, d'autre part, contre la candidature syrienne au Conseil des droits de l'homme. Une telle candidature était particulièrement choquante dans le contexte de la brutale répression à laquelle se livre le régime contre la population syrienne. Annoncé le 11 mai, le retrait de la candidature syrienne au bénéfice de celle de celle du Koweït a préservé la crédibilité du Conseil des droits de l'homme. Nous plaidons par ailleurs pour que le coordonnateur des Nations unies résident en Syrie, en lien avec les différentes agences des Nations unies, puisse accéder aux populations syriennes et répondre à leurs besoins humanitaires. Au sein de l'Union européenne, la France a activement contribué à l'adoption de sanctions contre les responsables de la répression en Syrie, dont le Président Bachar al-Assad. Nous continuons d'appeler la Syrie au respect de ses engagements internationaux, à la renonciation à l'usage de la force contre les manifestants, à la libération de tous les prisonniers d'opinion, à la garantie des libertés publiques et à la mise en oeuvre d'une transition démocratique répondant aux aspirations du peuple syrien. Ses appels étant restés sans réponse, la France considère, comme elle l'a dit publiquement, que le Conseil de sécurité ne peut rester muet plus longtemps sur la crise syrienne. Elle poursuivra avec détermination ses efforts pour convaincre ses partenaires du Conseil de la nécessité d'adopter une résolution qui condamne la répression et les atteintes aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales et appelle les autorités syriennes à prendre en compte les aspirations légitimes du peuple syrien.
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