Francis Saint-Léger
Question N° 103474 au Ministère du Travail

Question soumise le 29 mars 2011

M. Francis Saint-Léger attire l'attention de M. le ministre du travail, de l'emploi et de la santé sur l'évolution de la durée de vie en France. Il désire connaître cette évolution au cours des dix dernières années.

Réponse émise le 23 août 2011

L'espérance de vie peut être calculée à la naissance (cas le plus usuel), mais aussi à n'importe quel âge de la vie : par exemple, l'espérance de vie à soixante ans mesure la durée que peut encore espérer vivre en moyenne un individu encore en vie à soixante ans. Les dernières données publiées par l'INSEE sont relatives à l'année 2008. Le tableau 1 fournit, pour les hommes et les femmes, les gains d'espérance de vie à la naissance mesurés entre 1990 et 2008.

Globalement, au cours des dix dernières années, l'espérance de vie à la naissance a augmenté de 2,8 années pour les hommes, contre 2,0 années pour les femmes. Cette progression un peu plus marquée pour les hommes réduit quelque peu l'écart d'espérance de vie à la naissance entre hommes et femmes, particulièrement élevé en France (7,6 années d'écart en 1998). Les gains d'espérance de vie ont été concentrés aux âgés élevés : 70 % des gains d'espérance de vie des hommes (2 années sur un total de 2,8) et 80 % des gains d'espérance de vie des femmes (1,6 année sur un total de 2) ont été obtenus après soixante ans. Chez les femmes, 35 % des gains d'espérance de vie totaux sont même obtenus après quatre-vingt-cinq ans. Entre 1998 et 2008, la mortalité a en effet assez peu évolué aux âges jeunes mais a nettement diminué aux âges élevés. Les graphiques suivants remettent ces gains sur dix ans en perspectives avec les gains d'espérance de vie depuis 1946. Si, de 1946 à 1980, les gains d'espérance de vie ont été majoritairement obtenus avant soixante ans par réduction de la mortalité prématurée, depuis 1980, c'est d'abord la mortalité aux âges élevés qui est à l'origine des gains d'espérance de vie à la naissance. Les gains d'espérance de vie des hommes restent en fin de périodes conformes à la tendance des quarante dernières années (soit près de trois mois par an). Les gains d'espérance de vie des femmes ont connu en revanche une légère inflexion mais restent soutenus. À noter sur la décennie écoulée les évolutions atypiques de 2003 (stagnation, voire légère diminution) et 2004 (forte progression), imputables à la canicule d'août 2003 à l'origine d'environ 15 000 décès supplémentaires, compensés par une moindre mortalité l'année suivante.