M. Jean Grellier alerte M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire sur la situation de Yoplait. Le conseil d'administration de Sodiaal vient d'octroyer une exclusivité à General mills qui s'apprête à racheter au fonds PAI sa participation de 50 % dans Yoplait et acquérir 1 % supplémentaire auprès de la coopérative laitière Sodiaal. En parallèle, il sera propriétaire à parité avec la coopérative de la précieuse marque. La transaction valorise Yoplait à 1,6 milliard d'euros. PAI, qui avait laissé son partenaire choisir le repreneur, multiplie ainsi par 11 sa mise initiale : en 2002, il avait acquis sa participation pour 71 millions d'euros. Ce faisant, le conseil d'administration de Sodiaal prend la responsabilité de céder à un groupe américain un groupe français qui constitue un acteur majeur de notre filière laitière (alors que les groupes Lactalis et Bel ont été écartés de manière définitive) : 20 % de la production des 15 000 coopérateurs de Sodiaal, soit plus de 2 milliards de litres de lait par an, sont vendus à Yoplait. Depuis 1977, General mills exploite, en franchise, Yoplait aux États-unis. Le groupe y réalise plus de 1,55 milliard de dollars de chiffre d'affaires. La transaction signée jeudi 17 mars s'est engagée dans un climat difficile de négociations stratégiques conflictuelles entre les deux groupes sur le montant des redevances versées par l'américain. Ce choix, qui nous prive d'un outil essentiel au service d'une vision du patriotisme économique et industriel, méconnaît gravement les intérêts de nos agriculteurs qui, par le biais du modèle coopératif, ont contribué fortement à la croissance de Yoplait. Là encore, ceux qui travaillent jour après jour, ne sont pas ceux qui vont récolter les fruits de la valorisation extraordinaire d'une croissance méritée grâce au travail collégial de plus de 15 000 coopérateurs. Il est normal et souhaitable que le fonds d'investissement qui a contribué au redressement de Yoplait bénéficie au moment de sa sortie d'une juste plus-value ; cependant le schéma qui nous est ici montré s'inscrit dans une logique qui dépasse l'entendement et le bons sens. Aussi, il lui demande de prendre toute la mesure de ce qui promet de fragiliser une filière qui déjà souffre énormément. Par ailleurs, il lui demande de prendre position pour le maintien d'un modèle vertueux fondé sur la coopération et qui garantit une gouvernance projetée dans des considérations d'intérêt économique général.
Le 18 mars 2011, Sodiaal et PAI Partners ont décidé d'entreprendre des négociations exclusives avec Général Mills en vue du rachat de 50 % de Yoplait. L'intérêt qu'a suscité Yoplait chez des investisseurs du monde entier témoigne de la performance de l'industrie laitière française. Le Gouvernement est attaché à la préservation des emplois et à l'avenir de la filière laitière en France. Il sera particulièrement attentif à la mise en place par les actionnaires d'un plan industriel de développement favorable à l'emploi, à l'innovation et aux producteurs de lait. Le secteur laitier est stratégique pour la France. C'est la raison pour laquelle le fonds stratégique d'investissement examine l'opportunité d'accompagner Sodiaal dans ce projet d'investissement dans Yoplait.
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