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Hervé Féron
Question N° 102274 au Ministère de l'Éducation


Question soumise le 15 mars 2011

M. Hervé Féron attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative sur les modalités d'enseignement de la littérature dans certaines classes de sixième. Une citoyenne lui a appris que son frère, en classe de sixième, étudiait la littérature à partir de la lecture de trois ouvrages : le Coran, la Torah et la Bible. Considérant que les textes religieux n'ont rien à faire dans l'école de la République et bien que l'enseignant ait fait attention à ne pas privilégier l'une des trois grandes religions monothéistes, probablement par un très louable souci d'équité, il lui demande quel est son avis sur cette question très importante. Il lui demande en outre s'il envisage d'interdire la lecture de ces textes dans le cadre de l'école républicaine.

Réponse émise le 4 octobre 2011

L'inscription des faits religieux dans les programmes scolaires, dont l'importance a été mise en évidence par le rapport Debray en 2002, n'a pas pour objectif de dispenser un enseignement de type confessionnel, mais de proposer aux élèves les éléments d'une culture indispensable à la compréhension d'un patrimoine commun et du monde contemporain. Cet enseignement s'inscrit dans le cadre non négociable du principe de laïcité, constitutif de l'école républicaine. Quels que soient les niveaux d'enseignement et les disciplines, le discours pédagogique a donc toujours le souci de distinguer rigoureusement ce qui relève des croyances et des vérités révélées, de ce qui relève du savoir et de la connaissance objective, en particulier de l'histoire. L'enseignement des faits religieux, transversal à un certain nombre de disciplines, figure plus explicitement dans les programmes d'histoire et géographie, de français, d'éducation civique, et d'histoire des arts. Sans la connaissance des faits religieux, l'élève prend le risque d'une compréhension partielle et faussée de nombreux faits de civilisation, historiques et artistiques, dont la portée culturelle et symbolique lui échappe. Le préambule des programmes de français en collège rappelle que les lectures conduites en classe « permettent d'initier aux mythes, contes et légendes, aux textes fondateurs et aux grandes oeuvres du patrimoine [...]. Elles suscitent la réflexion sur la place de l'individu dans la société et sur les faits de civilisation, en particulier sur le fait religieux. Le socle commun de connaissances et de compétences prévoit, au titre de la culture humaniste (pilier 5) que, tout au long de la scolarité au collège, les élèves soient « préparés à partager une culture européenne par une connaissance des textes majeurs de l'Antiquité (l'Iliade et l'Odyssée, récits de la fondation de Rome, la Bible) » et que soit ménagée en classe une première approche du fait religieux en France, en Europe et dans le monde, en prenant notamment appui sur des textes fondateurs (en particulier des extraits de la Bible et du Coran) dans un esprit de laïcité respectueux des consciences et des convictions ». Au sein de l'école de la République, les faits religieux sont abordés dans le souci de neutralité, de contextualisation et d'objectivité scientifique qui caractérise l'enseignement laïque. Un séminaire national de formation « Enseigner les faits religieux dans une école laïque » organisé les 21 et 22 mars 2011 à Paris a été l'occasion de rappeler la nécessité d'un tel enseignement, dans une approche pluraliste et descriptive susceptible de faire reculer l'inculture et les préjugés.

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