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Maxime Gremetz
Question N° 101643 au Ministère de la Santé (retirée)


Question soumise le 8 mars 2011

M. Maxime Gremetz alerte Mme la secrétaire d'État auprès du ministre du travail, de l'emploi et de la santé, chargée de la santé, sur la défaillance du dépistage des enfants dyspraxiques. En 2010, près de 200 000 élèves handicapés (reconnus comme tels par la MDPH) étaient recensés par le ministère de l'éducation nationale (tous handicaps). Sachant que 840 000 élèves seraient dyspraxiques (dont 240 000 fortement), il apparaît que le dépistage est à repenser entièrement. En effet, la majorité des élèves nécessitant un accompagnement et une pédagogie adaptée ne sont pas pris en charge, faute de diagnostic. Les délégués départementaux et territoriaux rencontrent tous les jours des familles en plein désarroi ne sachant pas où s'adresser pour qu'un professionnel médical mette un nom sur les difficultés rencontrées par leur enfant et remarquées par eux-mêmes. La plupart des médecins généralistes ne connaissent pas la dyspraxie, et ne sont pas en mesure d'orienter les familles vers des professionnels formés pour réaliser des bilans permettant la pose d'un diagnostic (ergothérapeute, psychométricien, orthophoniste, neuropsychologue, neuropédiatre, neuro-ophtalmologue). Les médecins scolaires sont très mal informés sur ces troubles ; par conséquent, de très nombreux enfants ne sont pas orientés comme ils devraient l'être à l'occasion des visites médicales scolaires obligatoires. Les professionnels libéraux ne sont pas assez nombreux et, par conséquent, très rapidement débordés. De plus, certains (ergothérapeutes, psychométriciens, neuropsychologues) ne sont pas remboursés par la sécurité sociale. De ce fait, de nombreuses familles peu argentées renoncent à entreprendre ces bilans. Les tarifs peuvent aller de 42 à 200 euros en ergothérapie, de 80 à 200 euros en psychomotricité, de 70 à 950 euros en neuropsychologie (source : adhérents ou délégués DMF, forum dyspraxie sur yahoogroup). Ce dernier bilan est indispensable pour mettre en évidence la différence entre le QI verbal et le QI de réalisation et exclure ainsi la déficience intellectuelle. De plus, il n'est pas rare d'attendre un an avant de rencontrer un professionnel pour un simple bilan. Les SESSAD ont tous des listes d'attente plus ou moins importantes mais à moyens constants. De nombreux enfants ne peuvent faire de bilan faute de places. Un bilan très complet, annonciateur d'une prise en charge adaptée, nécessite au minimum trois mois d'observation, ce qui mobilise fortement les professionnels des SESSAD. Les centres référents n'ont pas les moyens de remplir leurs missions. De très nombreuses familles errent pendant des années avant de faire poser un diagnostic. Ce retard est très préjudiciable à la scolarité de l'enfant (et par conséquent à sa future insertion professionnelle) et à sa situation psychoaffective qui amène certains enfants à la dépression. Il lui demande que tous les médecins susceptibles d'être en contact avec des enfants (généralistes, scolaires, pédiatres) soient formés aux troubles dys en général (formation initiale et formation continue) afin de favoriser le réflexe de demande d'investigation en cas de symptômes, que davantage de professionnels libéraux soient formés et que les bilans soient pris en charge par la Sécurité sociale sur simple prescription médicale (en amont de toute reconnaissance auprès de la MDPH) et enfin que les SESSAD qui sont dotés de personnel formé sur la dyspraxie aient des moyens pérennes et correspondant aux besoins des familles en recherche de diagnostic. Cela dans le but d'effectuer des bilans pluridisciplinaires qui permettront de poser un diagnostic précis et fiable dans un premier temps, et d'assurer une prise en charge de qualité dans un second temps, si nécessaire.

Retirée le 24 mai 2011 (fin de mandat)

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