M. André Gerin attire l'attention de Mme la ministre d'État, ministre des affaires étrangères et européennes, sur l'évolution préoccupante de notre diplomatie, la dégradation du rôle et de l'image de la France dans le monde. Notre pays a su, par le passé, occuper une place originale sur la scène internationale. Elle faisait preuve d'indépendance au cours de la guerre froide. Elle s'est plus récemment illustrée en se démarquant des États-unis lors de la guerre en Irak. Elle a porté un message spécifique dans le conflit israélo-palestinien. Et de manière générale, la France a toujours incarné la défense des droits de l'Homme et du citoyen. Que reste-t-il de tout cela ? Nous avons réintégré le commandement de l'OTAN et notre alignement sur les États-unis est constant. Notre engagement dans le bourbier afghan en est une démonstration tragique que 54 de nos soldats ont payée de leur vie. La vision que la France a du monde est illisible tant dans les enceintes du G 8 et du G 20 qu'en Afrique ou ailleurs. Le soulèvement des peuples tunisien et égyptien contre leur dictateur a non seulement laissé muettes les autorités françaises, apparues parfois même complices, mais en outre, la collusion avec ces régimes autoritaires et corrompus a éclaté au grand jour. Le scénario se renouvelle presque à l'identique face aux évènements en cours en Libye. Est venue s'ajouter à cela la désastreuse gestion de la condamnation d'une de nos compatriotes par la justice mexicaine. Alors que des démarches diplomatiques auraient dû être engagées, nous connaissons une crise majeure dans nos relations avec le Mexique, dont la quasi-annulation des manifestations de l'année du Mexique en France témoigne, après les déclarations tonitruantes du Président de la République. Un groupe de diplomates français de générations différentes, d'opinions diverses vient de résumer ainsi ce qu'est devenue la politique extérieure de la France : impulsivité, amateurisme, préoccupations médiatiques. MM. Alain Juppé et Hubert Védrine écrivaient déjà dans un quotidien national, le 7 juillet 2010 : « Il faut cesser d'affaiblir l'appareil diplomatique, comme l'État tout entier, au point de les rendre d'ici quelques années, incapable de remplir ses missions ». Le cours impulsé à notre diplomatie a fait la preuve de sa faillite. Il est urgent que la France retrouve cohérence, efficacité, originalité et autorité. Il souhaite connaître ses intentions pour aller dans ce sens.
Cette question n'a pas encore de réponse.
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.