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Monsieur le président, madame la ministre de l'intérieur, monsieur le ministre de la défense, mes chers collègues, le Livre blanc est une lecture intéressante qui résume bien les menaces et les peurs telles qu'elles sont ressenties aujourd'hui. Il pose les bonnes questions ; la loi de programmation militaire tentera de donner les bonnes réponses. L'esprit général du texte est qu'il n'y a plus de frontières aux menaces, et telle est l'exacte situation. Il vous restera, monsieur le ministre, à soutenir à l'automne le difficile challenge de la loi de programmation militaire, de ses...
...es. Vous aurez à faire des choix extrêmement difficiles entre les impératifs opérationnels et les pressions industrielles. Je voudrais parler plus particulièrement du rapprochement avec l'OTAN. L'argument utilisé est celui de la construction de la défense Européenne. Je pourrais y être sensible. Nos partenaires de l'est européen ne font confiance qu'à l'Amérique : il faudra bien leur dire que la menace n'est plus à l'Est. Quant à l'argument de M. Tony Blair sur la non-duplication, il est d'une hypocrisie absolue et revient à dire : il faut que les choses sérieuses restent entre les mains des Américains. En fait, les problèmes que rencontre la défense européenne, ce sont les problèmes de l'Europe elle-même : manque d'identité européenne, donc manque de volonté d'une politique extérieure commune...
...ne tient pas la route ! Sans parler du fait que cette défense anti-missiles est, chacun le sait, techniquement une passoire, qu'elle a obligé les États-Unis à rompre avec le traité ABM et, donc, la Russie à sortir également d'un certain nombre d'accords stratégiques. Tout le monde sait qu'il n'y a pas actuellement de risque d'attaque par la Russie. Il faut considérer ce pays non plus comme une menace, mais comme un vrai partenaire avec qui nous devons discuter. Il s'agit en fait, soyons clairs, d'entériner, de faciliter l'influence américaine à l'Est de notre continent. Quel est notre intérêt dans cette affaire ? Il n'y en a pas ! L'Iran ! Pourquoi diaboliser ce pays ? Certes, son président tient des discours totalement inacceptables, j'en conviens.
... Le problème est là ; il n'est pas ailleurs. Je crois que les États-Unis veulent désigner un nouveau diable pour que chacun vienne se blottir sous leur aile protectrice. Que George W. Bush utilise cette stratégie, c'est son affaire, c'est une stratégie de puissance américaine. Mais pourquoi courrions-nous derrière ? Il n'y a aucune raison ! Qu'est-ce que la France et l'Europe ont à craindre des menaces militaires russe et iranienne ? En fait, ce rapprochement avec l'OTAN donne le signal extrêmement dangereux d'une défense globale d'un occident monolithique. Je suis opposé à la mutation de l'OTAN d'une alliance de défense vers une alliance politique et militaire d'un occident uniforme. Car là est bien le projet de cette version extensive de l'OTAN : vers des missions civiles qu'il n'avait pas,...