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Interventions sur "militaire" de Jean-Marc Ayrault


19 interventions trouvées.

...ui seraient tentés de ne pas concrétiser l'espoir de démocratisation dans les sociétés libérées. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Nous approuvons donc une opération que nous avons souhaitée, dans le cadre que nous voulions celui des Nations unies et nous nous félicitons des premiers résultats obtenus. (« Enfin ! » sur les bancs du groupe UMP.) Nous saluons l'engagement de nos militaires partis défendre la liberté et éviter un massacre, que nous savions imminent, de populations innocentes. Cette intervention s'inscrit dans un cadre strict que nous souhaitons rappeler et qui lui donne sa légitimité. Nous ne sommes pas en guerre contre la Libye. Nous oeuvrons, à la demande de son peuple, à la protection des populations civiles. Nous ne sommes pas à l'offensive, nous défendons u...

... tient tout autant à la mise en oeuvre d'une zone d'exclusion aérienne qu'à notre capacité à l'isoler sur le plan politique et diplomatique. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Or, jusqu'ici, rien n'a laissé présager une solution politique. L'effondrement rapide du régime repose sur une prise de conscience de l'entourage du clan Kadhafi. L'impasse politique, diplomatique, financière, militaire, atteindra peut-être la raison d'un premier cercle que l'on veut croire lucide sur la folie de son leader, mais qui est jusqu'ici demeuré servile. Il est, en certaines circonstances, des trahisons qui honorent. Mais nous ne devons pas sous-estimer une autre hypothèse, celle d'une forme d'enlisement du conflit. Nous ne connaissons pas les capacités militaires de forces insurgées inexpérimentées, ...

Enfin, les objectifs militaires ne peuvent pas résumer notre intervention. Les campagnes de bombardement provoquent toujours des mouvements de population. Les avancées et les reculs successifs des forces armées sont prévisibles et imposent que soient anticipées des opérations d'urgence humanitaire. Les approvisionnements logistiques des zones libérées doivent être organisés. Pour répondre à ces besoins, la communauté interna...

... échanges comme dans nos désaccords, être dignes de leur bravoure et de leur esprit de sacrifice. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, UMP et NC et sur divers bancs du groupe GDR.) À travers eux, c'est le dévouement et le professionnalisme de l'ensemble de nos forces armées que je veux saluer. En Afghanistan mais aussi en Bosnie, en Côte d'Ivoire, sur tous les théâtres d'intervention militaire où elles sont appelées, elles s'acquittent remarquablement de leur mission de maintien de la paix dans des circonstances toujours difficiles et avec des moyens trop souvent précaires. Ces hommes et ces femmes méritent le respect de toute la nation. Ils défendent notre sécurité. Nous leur devons protection. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) C'est pour mieux les protéger que doivent ...

Depuis la chute du régime taliban, voilà sept ans, la situation de la coalition s'est gravement compliquée et détériorée. Au plan militaire, les combattants talibans qui avaient été rejetés dans les zones tribales frontalières de l'Afghanistan et du Pakistan ont regagné près d'un tiers du territoire jusqu'à s'approcher des portes de Kaboul. Les troupes de la coalition sont harcelées dans une guérilla de plus en plus meurtrière. Plus de deux cents soldats ont été tués depuis le début de l'année. Des centaines d'autres ont été blessées...

...on seulement en rupture avec son prédécesseur Jacques Chirac, mais aussi en contradiction avec ses propres engagements durant la campagne présidentielle. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Hélas, en prenant cette décision, la France a acquiescé sans dire mot aux demandes de l'administration Bush. Elle n'a formulé or c'était l'occasion aucune exigence sur les options politiques et militaires.

Elle a renoncé à infléchir une stratégie qui échoue. J'entends le Président de la République et M. le Premier ministre vient de le confirmer par des chiffres parler d'un effort supplémentaire, de l'envoi de nouveaux renforts matériels et humains. C'est oublier les avertissements de l'ancien chef d'état-major de la coalition, le général McNeill, des militaires russes bien placés pour connaître les pièges de l'Afghanistan ou encore de nos amis britanniques. Si l'on veut gagner la guerre en Afghanistan et nous devons dire cette vérité à nos concitoyens ce ne sont pas quelques centaines d'hommes de plus qu'il nous faut sur le terrain mais une armée dix fois plus importante : on parle de 200 000 hommes rompus aux techniques de contre guérilla, immergé...

La solution durable en Afghanistan ne sera pas militaire : elle sera politique ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SCR et GDR.) Dans cet Orient compliqué, trop de simplismes

entre la démocratie et le terrorisme ; simplisme du Président de la République qui s'est aligné sur cette vision en oubliant ce qui constitue notre autonomie de décision stratégique et militaire ; simplisme d'assimiler ce que nous faisons en Afghanistan au combat contre la barbarie nazie. Non, il n'y a pas dans ce débat les libérateurs et les « munichois », les durs et les angéliques !

Si les Américains veulent un engagement renforcé de leurs partenaires de la coalition, alors ils doivent en accepter, comme nous vous le demandons, la contrepartie. Or nous n'avons eu à ce sujet aucune réponse de la part du Président de la République ni du Premier ministre : la mise en place d'un directoire politique et militaire au sein duquel les Américains acceptent de partager les responsabilités avec leurs alliés.

...la Russie et même l'Iran. Dès lors, associons-les à la recherche d'une solution en Afghanistan. Cherchons avec eux un partenariat durable face au terrorisme. La troisième priorité est de reconquérir la confiance de la population afghane et de la couper des insurgés. La limitation des bombardements aveugles et de ce que l'on appelle pudiquement les dommages collatéraux ne suffit plus. La reprise militaire de chaque pouce de territoire doit être accompagnée d'un véritable appui humanitaire et logistique ainsi que de la mise en place d'une ébauche d'administration ; vous l'avez d'ailleurs évoqué, monsieur le Premier ministre.

...fic d'opium ont explosé. L'aide à la reconstruction, décidée à la conférence de Paris, est dispersée et arrive mal à la population. À cet égard, je regrette que la France ne donne pas l'exemple tant sa dotation financière est faible, inférieure même à celle des Pays-Bas. On ne peut pas continuer ainsi. Il faut tout remettre en ordre, établir une planification, assurer un suivi drastique, que les militaires et les fonctionnaires afghans soient payés, que les structures éducatives et sanitaires se développent. On peut même réfléchir à favoriser les paysans afghans plutôt que les trafiquants en trouvant un débouché légal à la culture de l'opium, pour la fabrication de médicaments par exemple. Tout doit être fait pour isoler les talibans et Al-Qaïda. Tout doit être conçu pour les séparer. Les insurgé...

La clarification de l'attitude du Pakistan. Nous demandons que la France conditionne sa participation dans la coalition en Afghanistan à ce changement de stratégie ; qu'elle engage le débat avec nos alliés. Si nous acceptons une escalade sans fin de la guerre, si nous continuons de nous enliser dans une logique purement militaire qui échoue, alors soyons sûrs que, tôt ou tard, nous serons forcés de plier bagage, moins à cause des talibans que de nos opinions publiques. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Soit nous changeons, soit nous serons contraints de partir et alors nous aurons perdu ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SCR et GDR.) Monsieur le Premier ministre, mes chers collègues, je regrette que,...

...sion qui engage chacune et chacun d'entre nous. C'est justement parce que nous ne voulons pas que nos soldats meurent pour rien que nous demandons que la nation redéfinisse la mission que nous leur confions. C'est là notre responsabilité et c'est là notre devoir. Nous ne voterons pas contre la poursuite de l'engagement de la France en Afghanistan, nous voterons contre une conception politique et militaire qui conduit à l'impasse. (Mmes et MM. les députés du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche se lèvent et applaudissent longuement. Vives exclamations sur les bancs des groupes UMP et NC.)

...ux parlementaires au sein de la commission de la défense pour une mission n'est pas suffisant. Il faut de la transparence. Je voudrais évoquer un dernier point. Depuis 2001, un événement particulièrement grave est survenu, que nous avons combattu : la guerre en Irak, décidée unilatéralement par les États-Unis. Or il pèse sur notre engagement en Afghanistan. L'alignement sur la stratégie purement militaire des autorités américaines actuelles semble avéré. Nous pensions déjà que la supériorité des moyens ne suffirait pas à vaincre le terrorisme en Irak. La même question ne se pose-t-elle pas, d'une certaine façon, en Afghanistan ? Donnons-nous les moyens d'une évaluation, pour nous éclairer, nous et l'opinion publique.

...ux parlementaires au sein de la commission de la défense pour une mission n'est pas suffisant. Il faut de la transparence. Je voudrais évoquer un dernier point. Depuis 2001, un événement particulièrement grave est survenu, que nous avons combattu : la guerre en Irak, décidée unilatéralement par les États-Unis. Or il pèse sur notre engagement en Afghanistan. L'alignement sur la stratégie purement militaire des autorités américaines actuelles semble avéré. Nous pensions déjà que la supériorité des moyens ne suffirait pas à vaincre le terrorisme en Irak. La même question ne se pose-t-elle pas, d'une certaine façon, en Afghanistan ? Donnons-nous les moyens d'une évaluation, pour nous éclairer, nous et l'opinion publique.

...ionale, est loin d'être remplie. La pauvreté n'a pas reculé. L'aide économique ne répond pas à l'ambition affichée. Les islamistes regagnent du terrain. Et malgré le soutien de la coalition aux efforts du président Karzaï, malgré l'émergence d'un embryon d'État et d'une armée nationale, l'Afghanistan demeure cette nation décomposée, pauvre et tribale dans laquelle, par le passé, toutes les forces militaires étrangères se sont enlisées, qu'elles soient anglaises ou russes. Aujourd'hui, la coalition se heurte aux mêmes difficultés parce qu'elle a commis les mêmes erreurs. Sûre de son bon droit, elle a privilégié l'éradication militaire des Talibans au détriment de la reconstruction économique, sociale et sanitaire du pays.

Certaine de sa supériorité technologique, elle n'a jamais trouvé la bonne réponse à une guérilla mobile et invisible où s'enchevêtrent combattants islamistes, seigneurs de la guerre et trafiquants de drogue. Pis, cette stratégie militaire a été dramatiquement affaiblie par la guerre des États-Unis en Irak, qui a détourné l'essentiel de leurs forces militaires, redonné souffle aux terroristes islamistes et affaibli la légitimité de l'intervention en Afghanistan. Aucune de ces observations n'a fait l'objet du moindre débat dans notre pays. Le Gouvernement a refusé la mission d'évaluation parlementaire que le groupe socialiste, radi...

...ous récusons la pertinence et l'opportunité pour la France. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et sur quelques bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.) Il ne peut y avoir d'autonomie de décision dans une OTAN qui continue de refuser tout directoire partagé, tout pilier européen de défense, toute volonté de contrôle politique et militaire extérieure aux États-Unis. Et quelle que soit la bonne volonté du futur président américain, la logique de puissance finit toujours par l'emporter au sein de l'OTAN. Voilà pourquoi la rupture qu'est en train d'opérer le Président de la République est inacceptable. Elle brise le consensus national sans aucun débat devant le pays. Mes chers collègues, et c'est par là que je veux conclure (« Ah ! ...