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C'est de désigner l'immigré ou le musulman comme fauteur d'une « dénaturation » de l'identité française.
...questionnaire de préfecture « Qu'est-ce qu'être Français », onze questions sur les quinze ont trait à l'immigration. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Dans chacune de vos interventions, vous brandissez la burqa comme le nouveau chiffon noir de la République. Dans chacun de vos exemples des « fissures » j'ai entendu ce mot tout à l'heure dans la bouche de Jean-François Copé de l'identité nationale, vous pointez le cas de musulmans, vous alimentez les préjugés, vous semez les graines de la discorde on ne peut que le regretter. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
...ge qui les unit, vous érigez un mur de suspicion entre eux. Là où ils aspirent à trouver un espoir qui les transcende, vous leur présentez des boucs émissaires. « La France, tu l'aimes ou tu la quittes. » Jamais je ne croyais pouvoir entendre une telle apostrophe dans la bouche d'un Président de la République ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.) Si c'est ça votre vision de l'identité nationale, alors soyez sûrs qu'elle ne sera jamais aimée ! L'amour d'une nation, c'est l'adhésion du coeur, pas un décret de la peur. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur quelques bancs du groupe GDR.) À cette conception craintive, nous opposons notre vision d'une fraternité nationale.
Nous partageons cette préoccupation avec Jean-François Copé, je l'ai entendu. Parce qu'une citoyenneté qui se réduit à la consommation n'est plus la citoyenneté. Nous avions déposé il y a quelques années une proposition de loi que vous aviez rejetée. Nous sommes prêts ; faisons-le ensemble, ce service civique ! Le troisième pilier de notre identité, que vous refusez de voir en face, c'est le modèle social. Il a été évoqué par le Président de la République à Versailles, à propos du Conseil national de la Résistance. Le modèle social français, c'est l'abolition des privilèges qui fait partie de notre patrimoine, au même titre que la langue, l'histoire ou la culture.
Eh bien, le malaise français, il est d'abord là : dans le saccage de notre patrimoine social, dans le sentiment que l'effort et le mérite ne protègent plus du déclassement et que le principe héréditaire l'emporte sur le principe égalitaire j'imagine que cela vous rappelle quelque chose. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur plusieurs bancs du groupe GDR.) Où est notre identité quand le marché envahit toutes les sphères de la société, quand l'argent devient la seule valeur de référence, quand le monde du travail est relégué tout en bas de la hiérarchie des priorités ? Que veut dire la fraternité quand les ouvriers et tous ceux qui vivent de leurs mains sont de plus en plus marginalisés et précarisés ? Non, ce n'est pas la France qui est coupable d'égoïsme, ce n'est pas...
De la même manière, n'était-il pas hasardeux que le Président de la République veuille réformer nos principes de laïcité, ce cinquième pilier de notre identité, qui apparaît, aux yeux mêmes de nombreux pays étrangers, comme l'une des réponses les plus adaptées à la résurgence des conflits religieux ? La France laïque est mieux qu'une marque de fabrique : elle est aujourd'hui un produit d'exportation et un facteur de concorde. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur plusieurs bancs du groupe GDR.) La France laïque doit, sans hésitation, dir...