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.... Certes, il existe plusieurs obstacles, mais la véritable raison est que peu d'États souhaitent assumer la charge des poursuites juridictionnelles et surtout de l'emprisonnement. Le Kenya est le pays qui, grâce à des accords de transfert, notamment avec l'Union européenne (aujourd'hui caducs après leur dénonciation par la partie kenyane), poursuit le plus fréquemment les pirates. Les prisonniers somaliens que j'ai rencontrés à Mombasa sont traités correctement, dans des prisons réaménagées avec l'aide de l'office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC). En somme, le Kenya a accompli un travail remarquable mais il est arrivé à son maximum. Depuis, les Seychelles ont accepté de conclure de tels accords et d'autres États pourraient suivre cet exemple (Maurice). Mme Ashton, avec qui je...
Il faut bien mesurer que si nous ne faisons rien, les conséquences seront considérables. Des ressortissants français peuvent être capturés. Il y a surtout le risque d'une jonction entre terrorisme et piraterie qui pour l'instant n'existe qu'à la marge, lorsque les pirates payent une sorte de droit de passage aux shebabs somaliens pour aller vers le sud. En outre, le coût de la piraterie s'élève de jour en jour : intervention des forces navales, renchérissement du transport, risque d'un détournement du trafic, très coûteux, par le cap de Bonne-Espérance, hausse des prix des biens transportés, pertes de revenus liés au tourisme, à la pêche et aux activités portuaires des pays riverains, qui demanderont des aides supplément...
...illeurs a été naguère la plus ravageuse. Sans établir aucun parallèle, j'observe qu'au XVIIIe siècle, c'est du fait de la concurrence sauvage des Anglais sur les activités de pêche dans les eaux de Boulogne-sur-Mer et de Calais que les corsaires ou flibustiers ont pu s'équiper, lutter contre eux et finir par être décorés de la légion d'honneur par Napoléon ! Une autre explication avancée par les Somaliens eux-mêmes tient aux déchets toxiques : le tsunami, qui a été dévastateur dans cet endroit de l'océan Indien, a laissé la place à un spectacle de déchets immondes qui a montré à quel point ces côtes avaient servi de déversoir pour les ordures des navires. Mais de la détermination et un minimum de financement devraient nous permettre d'agir. Quant au coût de la piraterie, il n'est pas facile à es...
Mon mandat ne portait pas sur le terrorisme. Disons simplement que les bases des pirates sont concentrées dans le Puntland, même s'il y en a quelques unes ailleurs dans le pays, et que les pirates sont tous des Somaliens. Des réseaux se sont implantés dans les ports, dans des villes comme Dubaï et même Londres, et au sein de l'immense diaspora somalienne. À ma connaissance, il n'existe pas de lien avec les événements dans le golfe de Guinée ou autour du détroit de Malacca. La Somalie a la particularité d'être un peuple sans État. Tout au plus y a-t-il un gouvernement de transition. Dans le détroit de Malacca com...
Bien sûr, ils n'ont pas leur passeport sur eux ! Mais un bon millier de pirates sont capturés chaque année et tous ont le même physique typique et répondent en somalien aux interprètes des navires d'Atalante Je n'ai pas de preuve scientifique mais, sauf exception, ce sont des Somaliens, et principalement originaires du Puntland. La Somalie est l'un des rares pays d'Afrique à être composée d'une seule ethnie, avec une langue et une religion uniques une ethnie particulière qui se différencie parfaitement des Kenyans ou des Éthiopiens proches. C'est aussi un pay...
...ormations. Côté nord, l'essentiel semble donc avoir été fait. N'oublions pas, cependant, que l'océan Indien est deux fois plus grand que l'Europe et que les pirates sont mobiles, rapides et déterminés. En outre, les mesures d'intervention militaire, qu'à titre personnel je ne jugerais pas inutiles, se heurtent à un non possumus des Américains, échaudés par l'humiliation que leur ont infligée les Somaliens en 1993. Ils ont notamment écarté la proposition de bloquer le port de Kismayo, émise par l'Union africaine en vue de lutter contre les pirates et les shebabs. Enfin, il ne faut pas sous-estimer le risque de représailles contre les otages. Les pirates, qui ont mis la main sur une trentaine de navires, retiennent près de 800 marins dans des conditions épouvantables. L'un d'eux, ne supportant plus...