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...trolier italien a été capturé et plusieurs marins ont été pris en otage. Il n'y a pas de jour sans de nouvelles tentatives et le phénomène s'amplifie. Les actes de piraterie, naguère concentrés au nord de l'océan Indien (golfe d'Aden), où ils ont été partiellement endigués, s'étendent maintenant très loin au sud et à l'est. Le pétrolier capturé hier était plus proche des côtes indiennes que de la Somalie. Des actes sont observés jusqu'au canal du Mozambique. Bref, la situation est d'une gravité extrême. Pour y faire face, la communauté internationale a entrepris des efforts remarquables. La France et le Président de la République lui-même ont joué un rôle dans la mise en place de l'opération européenne Atalante, une première dans l'histoire du monde, placée aujourd'hui sous commandement britanni...
Il faut bien mesurer que si nous ne faisons rien, les conséquences seront considérables. Des ressortissants français peuvent être capturés. Il y a surtout le risque d'une jonction entre terrorisme et piraterie qui pour l'instant n'existe qu'à la marge, lorsque les pirates payent une sorte de droit de passage aux shebabs somaliens pour aller vers le sud. En outre, le coût de la piraterie s'élève de jour en jour : intervention des forces navales, renchérissement du transport, risque d'un détournement du trafic, très coûteux, par le cap de Bonne-Espérance, hausse des prix des biens transportés, pertes de revenus liés au tourisme, à la pêche et aux activités portuaires des pays riverains, qui demanderont des aides supplémen...
...us avez raison : le Secrétaire général, en me confiant cette mission, m'a dit que la piraterie était un symptôme et qu'il fallait s'attaquer aux sources. C'est l'esprit des propositions que j'ai formulées, et j'espère qu'elles seront mises en oeuvre avec détermination. Mais il existe des divergences sur les causes premières. Pourquoi, par exemple, le Puntland est-il plus concerné que le sud de la Somalie ou même le Somaliland ? Y a-t-il une sorte de tradition ancestrale ? Certains font valoir d'autres causes, observant que c'est dans cette zone que la pêche illégale venue d'ailleurs a été naguère la plus ravageuse. Sans établir aucun parallèle, j'observe qu'au XVIIIe siècle, c'est du fait de la concurrence sauvage des Anglais sur les activités de pêche dans les eaux de Boulogne-sur-Mer et de Cala...
Mon mandat ne portait pas sur le terrorisme. Disons simplement que les bases des pirates sont concentrées dans le Puntland, même s'il y en a quelques unes ailleurs dans le pays, et que les pirates sont tous des Somaliens. Des réseaux se sont implantés dans les ports, dans des villes comme Dubaï et même Londres, et au sein de l'immense diaspora somalienne. À ma connaissance, il n'existe pas de lien avec les événements dans le golfe de Guinée ou autour du détroit de Malacca. La Somalie a la particularité d'être un peuple sans État. Tout au plus y a-t-il un gouvernement de transition. Dans le détroit de Malacca co...
Bien sûr, ils n'ont pas leur passeport sur eux ! Mais un bon millier de pirates sont capturés chaque année et tous ont le même physique typique et répondent en somalien aux interprètes des navires d'Atalante Je n'ai pas de preuve scientifique mais, sauf exception, ce sont des Somaliens, et principalement originaires du Puntland. La Somalie est l'un des rares pays d'Afrique à être composée d'une seule ethnie, avec une langue et une religion uniques une ethnie particulière qui se différencie parfaitement des Kenyans ou des Éthiopiens proches. C'est aussi un pa...
...ormations. Côté nord, l'essentiel semble donc avoir été fait. N'oublions pas, cependant, que l'océan Indien est deux fois plus grand que l'Europe et que les pirates sont mobiles, rapides et déterminés. En outre, les mesures d'intervention militaire, qu'à titre personnel je ne jugerais pas inutiles, se heurtent à un non possumus des Américains, échaudés par l'humiliation que leur ont infligée les Somaliens en 1993. Ils ont notamment écarté la proposition de bloquer le port de Kismayo, émise par l'Union africaine en vue de lutter contre les pirates et les shebabs. Enfin, il ne faut pas sous-estimer le risque de représailles contre les otages. Les pirates, qui ont mis la main sur une trentaine de navires, retiennent près de 800 marins dans des conditions épouvantables. L'un d'eux, ne supportant plu...