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...n post-coloniale : les objectifs de ces mémoires ne sont pas les mêmes. Certaines visent à l'intégration nationale politique, sociale, économique mais ceux qui veulent être des citoyens à part entière se heurtent à des discriminations parfois réelles, mais aussi parfois imaginées du fait de l'enfermement communautaire. Dans d'autres cas, l'objectif est la reconnaissance, l'inscription dans l'histoire nationale à travers des commémorations et tout un arsenal institutionnel que seul l'État central est à même de proposer : c'est d'ailleurs ce qui fait que l'on en appelle toujours à lui et à la loi. Enfin, le but peut être la réparation, matérielle restitution de biens spoliés, etc. ou symbolique. La notion de concurrence des mémoires est donc biaisée dès le départ. Et, lorsqu'elle se transf...
...ts en France étant surtout, semble-t-il, des personnes exfiltrées à la suite d'opérations militaires et se trouvant éventuellement dans le camp des génocidaires, ce ne sont pas eux qui feront pression pour qu'une commission d'enquête, notamment parlementaire, se mette en place pour faire la lumière sur la participation de la France dans la perpétration de ce génocide. Il s'agit ici de mémoire, d'histoire et de reconnaissance. Le discours du président Chirac a fait sauter un verrou. Sur l'implication de la France dans le génocide des Tutsis du Rwanda, il y a aussi quelque chose à dire. C'est à la fois une question mémorielle et une question de justice.
... la prévention en identifiant précisément la mise en oeuvre d'une politique génocidaire. Le Rwanda, de ce point de vue-là, a été un cas d'école : de nombreux chercheurs, dont Jean-Louis Chrétien, ont étudié la langue génocidaire des Hutus extrémistes dès le début des années 90, mais hélas, ils n'ont pas été entendus. Il est donc temps de passer à cette approche. Enfin, il importe de distinguer l'histoire, qui est une science humaine comme telle toujours en devenir et l'histoire scolaire : en tant que professeur d'histoire-géographie en collège de banlieue, je sais fort bien que je transmets parfois des connaissances qui ne sont plus nécessairement en adéquation parfaite avec le dernier état de la recherche mais il faut malgré tout continuer cette transmission, si imparfaite soit-elle. Je me f...