Mais il nous faut d'abord poser la question de l'efficience.
On a beaucoup parlé du pacte de 1945. Inutile de vous dire, mesdames et messieurs les députés, qu'en tant que fille de deux résistants, je suis profondément attachée à ce pacte conclu à partir des avis du Conseil national de la résistance. Cependant, il mérite d'être revisité : à l'époque, l'espérance de vie était inférieure de trente ans à ce qu'elle est aujourd'hui, et la société française dominée par le salariat. (Murmures sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.) Les évolutions par rapport à cette époque sont donc considérables ; le pourcentage du PIB consacré au dépenses de santé n'était pas du tout le même. Il nous faut revisiter ce pacte tous ensemble, tant les fondamentaux sont différents. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Nous ne vivons pas dans le même monde qu'il y a cinquante ans. C'est tout l'enjeu du débat que nous avons souhaité ouvrir au sujet du bouclier sanitaire : nous devons y réfléchir tous ensemble. L'idée vient d'ailleurs de la gauche (« Non ! » sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche), et elle bouleverse les fondamentaux du Conseil national de la résistance. Elle mérite d'être étudiée. Je ne dis pas que j'y suis favorable : c'est une idée complexe, mais, à tout le moins, son avantage serait de balayer l'ensemble des systèmes de franchises. Je souhaite une réflexion approfondie de l'Assemblée sur le sujet : je sais que le président de la commission, Pierre Méhaignerie, y est disposé, et je vous y invite tous car, mesdames et messieurs les députés, nous ne pourrons pas laisser les choses en l'état. Les enjeux sont trop graves et les besoins trop importants : il nous faut réfléchir tous ensemble, au-delà de nos clivages et en dominant nos passions. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)