S'agissant de l'interdiction de vente de boissons alcooliques, le projet de loi prévoit des dérogations pour les points de ventes de carburant des « communes appartenant aux zones de revitalisation rurale et dans ceux qui exercent à titre principal la fonction de commerce d'alimentation générale, dès lors qu'il n'existe aucun autre commerce d'alimentation sur le territoire de la commune … » La situation des zones rurales, où il n'existe pas d'épicerie en dehors de la station-service, était donc bien prise en compte.
Le Gouvernement se rallie à un amendement de repli, mais il faut maintenir le sous-amendement prévoyant l'interdiction de la vente à partir de dix-huit heures.
Certains collègues nous disent qu'il faut être raisonnable. Nous avons déjà eu ce débat sur l'interdiction de vente d'alcool dans les stations-service lors de la législature précédente, à l'occasion de l'examen de la loi de santé publique ou des lois de financement de la sécurité sociale. À l'époque, la vente des alcools non européens avait été interdite au nom de la défense des produits locaux européens. En France, on peut, de ce fait, acheter dans une station-service de la vodka finlandaise ou polonaise, mais pas de la vodka russe ; on peut acheter du rhum antillais, réunionnais, mais non du rhum cubain ou du Brésil !
Je fais écho aux propos de notre collègue selon lesquels il faut lutter contre l'alcoolisme et ses conséquences en nombre de morts. Il faut oser prendre des mesures.
L'un d'entre nous a dit qu'à Paris l'on pouvait acheter de l'alcool partout. C'est de moins en moins vrai, car il y a de plus en plus d'interdiction de vente d'alcool la nuit, notamment dans le centre de Paris, aux Halles, et il est même de plus en plus souvent interdit de consommer de l'alcool sur la voie publique, sur les Champs-Élysées par exemple.
Toutes ces mesures sont destinées à lutter contre l'alcoolisme. Elles concernent Paris et les zones urbaines. Ce sont de bonnes mesures, car il faut mettre un terme à cette situation. Nos jeunes se noient dans l'alcool, les week-ends, pendant des fêtes, pour avoir l'impression de se désinhiber. Il faut renforcer toutes les mesures d'éducation à l'école, dans les lycées, à l'université, dans les grandes écoles, pour convaincre les jeunes que ce n'est pas en se soûlant et en se rendant malades qu'ils vivront mieux leur jeunesse.
Il est nécessaire de promouvoir les mesures d'éducation, de prévention pour réduire le nombre de morts sur les routes. Mais il faut aussi restreindre les possibilités d'accès à l'alcool, notamment la nuit, car nous savons que la conjugaison de ces deux facteurs aggrave le nombre et la gravité des accidents
Je me félicite que la vente de boissons alcooliques réfrigérées reste interdite, car ce serait un pousse-au-crime.