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Intervention de Yves Cochet

Réunion du 26 septembre 2007 à 15h00
Accord france-canada sur les champs d'hydrocarbures transfrontaliers — Question préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Cochet :

Sans doute.

Traduit en français, cela donne : « Comment économiser le pétrole rapidement ? ». Ce document propose une douzaine d'orientations destinées au pays riches, ceux de l'OCDE – puisque l'AIE est au service de ces grands consommateurs. Voici quelques-unes des mesures que propose cet ouvrage – c'est autre chose que le Grenelle de l'environnement !

Je ne vous citerai, parmi la douzaine de mesures, que quelques-unes des plus remarquables.

Tout d'abord, la speed restriction, qui signifie l'abaissement des vitesses maximales sur les routes, les autoroutes et en ville. Certaines ONG associées au Grenelle de l'environnement considèrent qu'il faudrait abaisser la vitesse de 130 à 120 kilomètres-heure. Non, c'est à 100 kilomètres-heure qu'il faudrait fixer la limite, comme le propose d'ailleurs l'AIE. Actuellement, la France – et vous me direz si je me trompe – consomme à peu près 96 millions de tonnes de pétrole par an. Si l'on suivait l'AIE, le gain serait donc quasiment de 8 %, et ce immédiatement. Le Premier ministre peut, du jour au lendemain – nous sommes le 26, donc, dès demain matin – prendre un décret abaissant la vitesse maximale sur les autoroutes de 130 à 100 kilomètres-heure. L'économie serait considérable et représenterait immédiatement 8 ou 9 millions de tonnes de pétrole. La sobriété énergétique est donc très efficace pour économiser le pétrole. Vous savez que nos importations de pétrole et de gaz représentent chaque année 50 milliards d'euros ! Ce n'est pas n'importe quoi ! On nous répond alors que c'est, certes, vrai parce que notre pays est dépendant du pétrole à 100 %, mais qu'il est heureux qu'il ait une indépendance énergétique grâce au nucléaire. Or c'est totalement idiot : nous sommes dépendants à 100 % que ce soit au niveau du nucléaire, du pétrole ou du gaz, la France ne possédant plus de mines d'uranium depuis très longtemps. Donc, entendre parler de l'indépendance de notre pays grâce à l'énergie nucléaire me fait « marrer ».

La deuxième proposition de l'AIE, dont vous me direz qu'elle est restrictive parce qu'elle concerne les libertés publiques, tend à interdire aux propriétaires privés – donc aux familles – de rouler le dimanche. C'est évidemment très efficace. En 1973, l'Europe a connu son premier choc pétrolier et a dû envisager ce type de mesure ! M. Jouyet s'en souvient encore ! Cela ne faisait rire personne ! Nous avions l'impression de vivre dans un monde cornucopien, où l'abondance est infinie. Hélas, non ! Je ne rêve pas ! Je ne fais pas forcément de lyrisme. Je me contente d'étudier les chiffres de l'AIE, de l'IEA ou de l'OMC sur les tableaux Excel.

Dernière mesure : l'ouvrage propose le rationnement des ressources. Quel gros mot ! Savez-vous qu'en matière de carbone, on connaît déjà le rationnement : il s'agit du PNAQ : le plan national d'affectation des quotas. Les industriels – et malheureusement uniquement eux, je me demande pourquoi – sont rationnés sur leurs installations fixes. Ils n'ont pas le droit d'émettre trop de gaz à effet de serre. Ainsi, est apparu un système d'échange, un marché européen du rationnement des émissions de gaz à effet de serre. Auparavant, la pollution était libre et gratuite, maintenant, elle est payante.

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