Monsieur Méhaignerie, entre 1997 et 2002, la France a connu une croissance de 3 %, tandis que celle de l'Europe était de 2,4 %. Ces chiffres sont connus et faciles à vérifier. C'est la seule période où, tous les ans, la croissance française a été supérieure d'un demi point en moyenne à la croissance européenne.
J'ai souvent entendu des ministres, y compris vous, monsieur Bertrand, dire que nous avions bénéficié d'une croissance mondiale exceptionnelle – elle était d'un peu moins de 3,5 %. Or, je vous rappelle que, de 2002 à 2007, la croissance mondiale a été de 5 %, alors que la croissance française était de moins de 2 %. En 2007, la croissance française – 2,2 % – a été bien inférieure à celle de la zone euro, et bien inférieure à celle de l'Allemagne par exemple. Si vous vous appuyez sur les données que je viens de mentionner, vous ne pouvez nullement démontrer que les 35 heures ont nui à la compétitivité ou à la croissance française puisque, entre 1997 et 2002, celle-ci a été exceptionnelle, quasiment égale à la croissance mondiale et très supérieure à la croissance européenne. Nous avions alors des excédents extérieurs considérables. On a même réduit les déficits publics et la dette – ce qui ne s'était pas produit pendant vingt-cinq ans. Depuis 2002, un fossé s'est creusé entre la politique que nous avons conduite et celle que vous avez menée depuis.