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Intervention de Gilbert Le Bris

Réunion du 10 décembre 2008 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2008 — Article 12 et État b

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilbert Le Bris :

Les candidats et élus RPR et UMP n'en ont pas été avares, à l'instar du Président Chirac, qui comparait les porte-avions aux gendarmes, qui ne peuvent aller que par deux. La majorité s'est donc rendue coupable de reniements et de tromperie démocratique. Quant au pseudo report de la décision à 2011 ou 2012, il s'apparente à des soins palliatifs prodigués à un projet que la droite ballade de report en report, faute d'oser avouer qu'elle y a renoncé.

Or, tout cela a un coût : 250 millions d'euros, une somme qui aura largement contribué au financement du design des porte-avions anglais ! Dix ans après les accords du 4 décembre 1998 à Saint-Malo, on peut dire qu'il s'agit d'un gâchis majeur pour les Français. En effet, 250 millions d'euros, cela correspond au prix de dix hélicoptères ou à 60 % du coût des aides à la restructuration des territoires touchés par la suppression d'installations de défense, pour ne parler que du secteur de la défense. Je n'aurai pas la cruauté de vous dire quelles mesures en matière d'aide sociale, d'impulsion économique ou quels équipements scolaires, par exemple, cette somme permettrait de financer.

Deux cent cinquante millions d'euros partis en fumée ! Car il ne faut pas croire que ce qu'ils ont financé sera utile dans le futur : nous ne travaillerons plus avec des Anglais sur ce type de projet. Je suis convaincu que, si une décision est prise au milieu de la prochaine décennie, elle retrouvera l'option d'un second porte-avions nucléaire. En effet, tout plaide en faveur de ce choix, notamment l'épuisement de la ressource pétrolière, le choix volontariste et autonome des Britanniques, l'excellence, nourrie du retour d'expérience, de la technologie française dans ce domaine de propulsion et les synergies créées par deux bateaux du même type.

Peut-être même la somme dépensée est-elle supérieure à 250 millions d'euros. Aussi souhaiterais-je que le Gouvernement nous indique quel est le volume exact des crédits dépensés et quelle est la structure de la dépense effectuée pour ce porte-avions qui restera virtuel. Je précise qu'il faut inclure, dans les postes de dépenses, les frais engendrés par une équipe de quelque quatre-vingts spécialistes travaillant à plein-temps sur ce dossier depuis 2005. Quel gâchis d'argent public, surtout quand on sait combien celui-ci est rare !

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