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Intervention de Françoise Olivier-Coupeau

Réunion du 1er juillet 2009 à 21h30
Gendarmerie nationale — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Olivier-Coupeau :

…où Eugène Le Roy élève à la postérité littéraire et politique son Jacquou le Croquant comme archétype de la lutte contre l'ordre injuste, les gendarmes sont populaires et respectés, car respectables et proches du peuple, des citoyens qu'ils servent et protègent.

Faut-il alors chercher l'idée proposée chez les élus ? Pas davantage : il connaissent tous la gendarmerie ; souvent, ils l'hébergent. Ils en connaissent donc les conditions de logement, les horaires de travail générés par l'obligation de disponibilité, la vie de famille, dont le rythme est scandé par les appels du commandant de brigade pour départ immédiat en mission.

Ils en connaissent aussi la compétence, d'autant plus précieuse qu'elle est large. Si le gendarme mobile est un spécialiste d'élite, le gendarme des brigades territoriales sait tout faire. D'ailleurs, c'est lui qu'on appelle quand on ne sait plus qui appeler. Les élus des zones de gendarmerie aiment leurs gendarmes ; essayez donc, monsieur le ministre, de les leur enlever ou d'en diminuer le nombre, comme vous en avez le projet : je vous prédis des lendemains difficiles !

Si les populations et les élus n'en veulent pas, alors qui ? Les policiers ? Même pas ; au contraire. Il suffit de rappeler à ce sujet certaines déclarations, dont beaucoup furent indignes : on a ainsi prétendu que le gendarme, parce qu'il est militaire, n'était pas un républicain – je renvoie les ignorants à l'origine de la grenade d'argent, symbole d'élite conféré à la gendarmerie en 1791 –, qu'il se plaignait beaucoup mais travaillait peu, ou encore que le crime n'existait pas en pays de pâturage et que le gendarme y était donc une sorte de garde-champêtre dont l'entretien serait dispendieux pour la République. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.) Au-delà de la méchanceté gratuite du propos, c'est, on le conçoit, un désarroi qui s'exprime. Depuis Fouché, la police, c'est l'intérieur et l'intérieur, c'est la police. Personne, dans la « grande maison », ne souhaite partager les responsabilités, les crédits et l'oreille du ministre avec les « pandores ». Non, les policiers ne veulent pas de ce rattachement : ils considèrent, et ils ont raison, que les statuts, les méthodes de travail et les modes d'organisation sont les produits de l'histoire, et que le rattachement porte en lui la confusion. Ils proposent une solution simple : supprimer la gendarmerie nationale ;…

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