Vous avez eu raison et je vous ai soutenue alors. Mais je me souviens que vous avez été peu suivie, notamment par nos collègues socialistes, qui crient au loup aujourd'hui, en adoptant une posture d'opposition systématique et démagogique. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Chers collègues socialistes, vous n'avez pas suivi Mme la ministre à l'époque. On ne vous a pas entendus. C'est facile de s'opposer quand on sent que les choses bougent sur le terrain.
Vous avez alors provoqué dans tous les territoires, madame la ministre, une vaste consultation de tous les partenaires, pour trouver des solutions au problème de la démographie médicale. Vaste problème, mais beaucoup plus compliqué qu'il n'y paraît au premier abord.
Grâce à cette réflexion approfondie, mais également grâce aux travaux menés par nos collègues Marc Bernier et Christian Paul, je dois reconnaître que les choses me sont apparues un peu différemment.
Premièrement, ce ne sont pas des territoires qui sont désertés, mais c'est une profession qui l'est. Je pense en particulier aux médecins généralistes et à certains spécialistes. Certes, les difficultés sont sensibles dans certains territoires plus fragiles : dans les campagnes, où se surajoute l'isolement ; dans les quartiers, où la vie collective est difficile ; dans les départements où le conjoint éprouve des difficultés à accéder à un emploi, où les enfants sont éloignés de l'université. Mais fondamentalement, c'est la profession, celle des médecins généralistes notamment, qui est peu attractive et mal connue.
Dans mon département des Ardennes, où le problème est aigu, le sujet suscite une légitime anxiété chez nos concitoyens.
Pourtant, les choses se sont légèrement améliorées, sûrement pas grâce au doublement du numerus clausus en Champagne-Ardenne – il faut dix ans pour former un médecin, et une fois formé il peut quitter la région –, mais plutôt grâce à des mesures que j'ai d'ailleurs entendu critiquer aujourd'hui, je veux parler des mesures fiscales qui ont été prises depuis trois ans, lesquelles ont eu un effet positif, comme me l'ont dit des médecins généralistes de mon département. Une meilleure organisation de la permanence des soins y a aussi contribué.
En réalité, le plus grave problème qui nous menace, c'est l'âge des médecins qui assurent actuellement les soins. C'est la raison pour laquelle j'approuve les mesures en faveur d'une meilleure organisation – supervisée par les ARS, autour des pôles de santé – et d'une meilleure formation des médecins, les impliquant beaucoup plus dans la médecine générale.
Par ailleurs, je voudrais vous faire part d'une expérimentation qui vient d'être lancée dans ma circonscription, et qui me semble être une bonne initiative.