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Intervention de Jean-Marie Le Guen

Réunion du 2 mars 2009 à 16h00
Réforme de l'hôpital — Article 14

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Le Guen :

L'article 14 nous place au coeur du problème que connaît aujourd'hui le système de santé français, si nous mettons de côté les déséquilibres persistants entre la prévention et le soin, encore que les soins primaires aient évidemment un rôle majeur à jouer en matière de prévention.

Contrairement à ce qu'on a voulu nous faire croire, le grand malade de notre système de santé, ce n'est pas l'hôpital, c'est la médecine de ville, ou plus exactement la médecine dite libérale telle qu'elle existe depuis une quarantaine d'années.

Mes chers collègues, vous relayez tous cette inquiétude, aussi bien sur les bancs de la gauche que sur ceux de la droite et voilà, sinon plusieurs années, du moins plusieurs mois que vous cherchez des solutions. Certains d'entre vous ont longtemps cru qu'il suffisait de prendre des mesures dites incitatives et positives. Vous savez bien qu'elles n'ont pas l'effet escompté, et ce pour une simple raison : ce que nous demandent notamment les jeunes médecins, ce n'est pas de gagner plus d'argent mais de disposer de conditions de travail qui correspondent à ce à quoi ils croient, à ce à quoi ils ont été formés et aux besoins de leurs malades.

Cela peut surprendre certains de nos collègues ici présents, qui pensent qu'avec l'argent, on peut faire monter le monde ! Eh bien non ! En l'occurrence, des générations de médecins, y compris de jeunes médecins, considèrent que l'argent n'est pas l'alpha et l'oméga de leur engagement professionnel.

En ce qui concerne la coercition, je comprends ceux de nos collègues qui, dans cet hémicycle, sur tous les bancs, pensent qu'il suffit de demander aux médecins un « engagement citoyen » afin qu'ils aillent là où on a besoin d'eux, non par intérêt – puisque tel n'est pas le cas –, mais par reconnaissance du fait que l'État a investi dans leur formation. Nous pouvons, je pense, tous convenir qu'un tel engagement modifie profondément l'exercice prétendument libéral de la médecine puisque c'est le début d'une forme de fonctionnarisation. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe UMP.)

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