Ceux-là se détourneront, et se dirigeront vers le salariat ou vers les médecines à exercice particulier.
Les élus – maires ou conseillers généraux notamment – se mobilisent souvent pour dénicher la perle rare : le jeune médecin qui aime la ruralité, prêt à s'installer dans nos campagnes, répondant ainsi à l'appel au secours des élus. Preuves à l'appui, il faut bien reconnaître que cette recherche est rarement fructueuse : j'en ai eu quelques exemples dans ma propre région.
Certains de ces médecins viennent d'horizons très lointains, voire d'autres pays. Ils imaginent des conditions de travail idylliques, mais la déception est souvent telle qu'ils repartent au bout de quelques semaines ou au bout de quelques mois. Leurs espoirs, ainsi que ceux des élus, ont disparu.
Faut-il alors user de la contrainte ? Mais qui peut sérieusement croire que toutes nos communes trouveront un médecin ? Il y a un an encore, 470 médecins se sont installés en médecine libérale. Le reste des cinq mille autres est allé vers le salariat, les remplacements ou vers d'autres systèmes.
L'Allemagne et le Canada ont tenté de prendre des mesures contraignantes, comme le non-conventionnement de ceux qui s'installaient dans des zones trop denses : ce fut un échec, et ces mesures, mises en place en 2000, ont été abandonnées.