À ce stade du débat, j'ai souhaité, avec M. Nayrou et mes collègues du groupe SRC, déposer un amendement de principe. Son adoption permettrait d'ordonner la suite de notre discussion face au désert médical, ce drame qui frappe notre pays. Cette situation gravissime est due à la mauvaise répartition de la médecine de ville et de campagne et, plus généralement, de l'ensemble des professionnels de santé. C'est ainsi que nous entendons l'expression « désert médical » : elle concerne la médecine ambulatoire, mais aussi un certain nombre de spécialités très mal réparties et auxquelles un nombre croissant de Français ont accès dans des conditions désastreuses, ainsi que des soins hospitaliers.
Madame la ministre, cet amendement est un peu l'épreuve de vérité, au moment où nous entamons la discussion du titre II.
En effet, si l'on veut réellement lutter contre les déserts médicaux, il faut tenir compte, dans la répartition de l'offre de santé, des spécificités géographiques des territoires. Ce ne fut pas le cas ces dernières années, comme nous avons pu le constater lors des restructurations hospitalières – puisque l'allocation des moyens dépendait du nombre d'actes réalisés dans un établissement – et à propos de la liberté d'installation des praticiens, qui n'a jamais été véritablement corrigée pour combler le manque de médecins dans divers territoires, y compris lorsque leurs caractéristiques géographiques le réclamaient.
Henri Nayrou a souhaité insister sur les territoires de montagne, car c'est son combat. Mais, en votant cet amendement, nous ferions preuve de courage en affirmant, dès le début du titre II, notre volonté d'adapter les structures de soins à la réalité géographique des territoires afin de lutter contre les déserts médicaux.
Je précise que d'autres amendements viendront en discussion ultérieurement, qui visent notamment à fixer des normes pour les délais d'accès aux médecins, aux services d'urgence et aux maternités.