Notre deuxième désaccord concerne les supposées réserves du Louvre, car lorsqu'on y regarde de plus près, l'on s'aperçoit que ces réserves ne sont, en fait, pas si importantes qu'on a bien voulu le dire. Se pose donc la question de savoir si le musée d'Abou Dabi se satisfera d'oeuvres mineures, notre crainte étant de voir partir des pièces majeures.
Notre troisième désaccord porte sur la question du transport et de la conservation des oeuvres. Par définition, une oeuvre est unique. Il s'agit donc de prendre toutes les précautions afin qu'elle ne se dégrade pas au cours de son transport, d'où une certaine appréhension de notre part.
S'agissant de l'accès du musée à tous, j'imagine sans mal que les habitants aisés des Émirats pourront facilement accéder au musée comme, du reste, les touristes qui sont nombreux dans la région. Mais qu'en sera-t-il pour les autres ? Qu'en sera-t-il pour les travailleurs immigrés, notamment asiatiques, qui vivent dans des conditions difficiles, voire précaires. Connaissant le pays, je ne suis pas sûr qu'ils puissent y accéder. Pourtant la France devrait y veiller.
Enfin, les dérives marchandes du projet – évoquées par Patrick Bloche – ne sont pas pour nous rassurer. C'est la raison pour laquelle que le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche s'abstiendra. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche. – Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)