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Intervention de Christine Albanel

Réunion du 9 octobre 2007 à 15h00
Accords france-Émirats arabes unis relatifs au musée universel d'abou dabi — Discussion générale

Christine Albanel, ministre de la culture et de la communication :

…dans des temps où nous réfléchissons sur les nouvelles pratiques de l'intervention de l'État et où nous devons mener des réformes différées depuis vingt ans. C'est tout de même un bel effort !

Les fonds très considérables versés – cela figure dans l'accord – viendront en supplément pour restaurer, acquérir et financer des projets très importants pour les musées, notamment pour le Louvre. Aujourd'hui, on peut avoir le sentiment que le Louvre est complètement achevé. Mais, en permettant au centre de recherches de se retirer du pavillon de Flore, des espaces seront ainsi rendus au musée. Cela rendra également possible la création d'un centre de réserves, et tout le monde sait combien nous en avons besoin. Ces fonds nous permettront aussi d'améliorer les conditions d'accueil de la pyramide, conçue pour accueillir 3 millions à 4 millions de visiteurs, alors que leur nombre a doublé. Ce sont des éléments importants. Ces fonds iront aux musées pour les musées.

Monsieur Bloche, vos critiques, vos réserves étaient tout de même modérées. Vous avez reconnu – je m'en suis réjouie – que les échanges internationaux n'étaient évidemment pas en cause et que cette pratique était constante, tout comme les échanges d'exposition assortis de contreparties. Cela a été aussi souligné par Jean-Marie Bockel. De nombreux projets ont été facilités grâce à des prêts d'oeuvres d'art. L'envoi d'une exposition des oeuvres de l'Orangerie au Moyen-Orient et en Australie a procuré 7 millions d'euros, pour les travaux de ce musée. Des oeuvres de Picasso envoyées au musée de Berlin ont permis de contribuer à la réalisation de l'exposition « Mélancolie ». Lorsque j'étais à Versailles, certaines expositions sont parties vers le Japon, les contreparties nous ont permis de mener à bien des restaurations et des acquisitions. Il s'agit d'une pratique déjà bien entrée dans les moeurs et qui ne peut en aucun cas être qualifiée de dérive marchande. Nous apportons au-delà des oeuvres un savoir-faire muséographique, une expertise. C'est tout cela qui donne lieu à des contreparties.

Vous avez indiqué que les musées pilotaient jusqu'à présent, eux-mêmes ce type de projet et que là résidait la grosse différence avec le projet que nous examinons. Je ne peux souscrire à cette analyse, car l'Agence présidée par M. Marc Ladreit de Lacharrière et dirigée par Bruno Maquart réunit les musées, lesquels sont les moteurs de tout le projet. Les institutions portent vraiment ce projet.

J'ai entendu, à de nombreuses reprises, que ce projet avait été imposé de l'extérieur par une sorte d'oukase. De fait, c'est parti de la volonté d'Abou Dabi de bâtir un projet culturel. Il y a eu certes une négociation d'État à État, mais ce n'est pas en soi blâmable, …

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