Retiendra-t-on, pour figurer au fronton du musée d'Abou Dabi, cette belle affirmation d'André Malraux : « La vérité que cherche l'oeuvre d'art, c'est la vérité universelle de ce qui est singulier » ?
A n'en pas douter, le musée qui est en train de naître des sables, sur la presqu'île luxuriante d'Abou Dabi, est en tout cas une aventure singulière à plus d'un titre, et remarquable à bien des égards.
Singulière et remarquable, car ce musée est une manifestation de ce que peut accomplir la volonté politique lorsqu'elle s'accompagne d'une amitié solide et sincère et qu'elle se double d'une vision éclairée.
Synonyme de dialogue des cultures et de rayonnement international de nos savoir-faire, l'établissement du musée d'Abou Dabi, rendu possible par la coopération culturelle exemplaire imaginée avec le musée du Louvre, renforce et prolonge les liens politiques et culturels entre la France et les Émirats Arabes Unis. Ce musée, conçu par la France, sera universel, car ouvert à toutes les périodes – y compris l'art contemporain –, à toutes les aires géographiques et tous les domaines de l'histoire de l'art.
Des critiques se sont effectivement élevées contre ce projet. Sans doute convient-il, cet après-midi, d'apporter des réponses, au moins a des fins pédagogiques, car je crois, comme Montaigne, que « les belles âmes, ce sont les âmes universelles, ouvertes et prêtes à tout, si non instruites, au moins instruisables ».