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Intervention de Roger Karoutchi

Réunion du 9 octobre 2007 à 15h00
Éloge funèbre de paul-henri cugnenc

Roger Karoutchi, secrétaire d'état chargé des relations avec le Parlement :

Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, je tiens, en ce jour, à associer le Gouvernement à l'hommage que l'Assemblée nationale rend à Paul-Henri Cugnenc, député de l'Hérault, qui nous a quittés dans la nuit du 3 juillet dernier.

L'annonce de ce départ subit nous a tous laissés interdits, tant l'image de cet homme dans la force de l'âge, à l'activité débordante et engagé, nous habitait tous.

Être un enfant de la Libération prédestine, diront certains, à l'engagement et à la dévotion à une noble cause. Paul-Henri Cugnenc en aura été l'exemple éclatant : jouant sa vie sur des scènes bien différentes, avec un égal succès, il a toujours été mû par une seule volonté et animé par une seule passion qui firent de lui un gaulliste de coeur et d'actes : le service de son pays. Pour lui, cela ne signifiait rien d'autre que le service des autres.

Passionné, Paul-Henri Cugnenc l'était d'abord par ses vignes et par sa terre, celle des ceps noueux du Languedoc et du village qui l'a vu naître, Thézan-lès-Béziers. C'est pour défendre cet héritage que ce viticulteur s'était engagé dans le Syndicat des vignerons vinifiant en cave particulière et s'était illustré comme membre de la délégation à l'agriculture de la ville de Béziers.

Il y acquit dans ce premier combat une certaine idée de la France : celle de sa grandeur, l'idée d'une France éternelle, et l'idée qu'il n'est de grandeur ni d'éternité sans terre.

Pour défendre ces valeurs à la manière de celui qui les porta si haut et qu'il admira tant, le général de Gaulle, son engagement fut inlassable : conseiller municipal, puis adjoint au maire de Béziers, il devint finalement conseiller technique auprès de Bernard Debré, alors ministre de la coopération.

En 2002, il est élu député de l'Hérault. Ses dernières heures furent marquées par son éclatante réélection à ce poste : les près de 58 % de voix qu'il recueillit forcent encore l'admiration de ses collaborateurs, de ses amis députés, des médias, et ont une ultime fois témoigné de l'immense sympathie et de l'absolue confiance que lui vouaient ses électeurs.

Passionné, Paul-Henri Cugnenc l'était enfin par son métier. Professeur des universités en chirurgie digestive, il était dans sa spécialité un expert reconnu, un chef de service estimé et un incomparable président du pôle cancérologie de l'Hôpital européen Georges-Pompidou. Il profita de son mandat de député pour se montrer particulièrement actif au sein de l'Office parlementaire d'évaluation des politiques de santé, et consacra temps et énergie à la cause des enfants malades.

Et voilà qu'après avoir combattu sans relâche le cancer qui le rongeait, après avoir sauvé tant de vies que menaçait cette maladie, il finit par lui donner la sienne.

Sa présence manquera à sa famille, à ses proches, à sa terre, à ses amis politiques, à son groupe, à tous ses amis au-delà de son groupe.

Son amitié manquera à ses collaborateurs de la commission des affaires sociales et à toutes celles et tous ceux qui l'ont fréquenté ici. Je dois dire personnellement qu'elle me manquera aussi, ayant eu le grand honneur d'être son ami et compagnon d'armes de nombreuses années durant.

Sa voix manquera à l'Assemblée nationale.

Permettez-moi, au nom du Gouvernement tout entier, d'adresser à sa famille, à ses proches, à ses collègues et amis mes plus sincères condoléances.

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