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Intervention de Yves Cochet

Réunion du 11 juin 2009 à 9h30
Grenelle de l'environnement — Article 9, amendements 301 303

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Cochet :

En général, je soutiens les amendements de mon collègue André Chassaigne et de M. Paul, mais le n° 301 me pose quelques problèmes.

D'abord, un problème de placement. Visant à compléter l'alinéa 1, il viendrait à la fin de la dernière phrase qui concerne uniquement le domaine des transports, pas toutes les émissions de gaz à effet de serre de la France. Or les 450 parties par million que M. Chassaigne veut faire figurer sont à répartir sur l'ensemble des émissions.

Ensuite, il y a un problème avec la formulation « 450 ppm par mètre cube ». Il est inutile de préciser l'unité de mesure : que ce soit des millimètres cubes, des mètres cubes ou l'atmosphère dans son intégralité, c'est une redondance incompréhensible du point de vue métrologique. Je propose donc à M. Chassaigne de rectifier son amendement en enlevant les mots « par mètre cube ».

Enfin, les 450 ppm seraient une sorte de compromis auquel nous serions parvenus avant Copenhague en décembre 2009. C'est faux ! Les 2 degrés d'augmentation et les 450 ppm sont un objectif beaucoup trop haut qu'il faut rabaisser. Je me fonde sur les déclarations et les travaux de M. Hansen du Goddard Institute de la NASA, selon lequel il faudrait descendre à 350 ppm pour ne pas avoir d'effets de rétroaction positive, que l'on est presque sûr d'avoir à 450 ppm. On pense que cette valeur est raisonnable puisqu'on est aujourd'hui à 385 ppm et qu'on atteindra le pic d'émissions en 2015-2020, puis que cela rebaissera. C'est idiot, car c'est une vision linéaire et gradualiste des choses. Le climat ne fonctionne pas comme cela !

À certains seuils, les effets peuvent être considérables. De plus, pour les concentrations, comme pour les températures, les moyennes ne veulent rien dire. Ce qui tue les gens, ce qui détraque notre société, ce ne sont pas les moyennes, ce sont les événements extrêmes. Le problème c'est que si la température s'élève de 2 degrés en moyenne, elle augmente de 5 degrés aux pôles, ce qui est très grave. Comme le disait M. Dionis du Séjour hier, cela peut provoquer des tempêtes extrêmement violentes. C'est donc des extrémités qu'il faut se préoccuper, et ce n'est pas avec 450 ppm que l'on résoudra le problème.

Je propose une double rectification : d'une part, enlever la précision « par mètre cube », qui n'a pas de sens ; d'autre part, remplacer 450 ppm par 350 ppm.

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