Les articles 9 à 15 A, relatifs aux transports et à la mobilité, sont particulièrement importants, car ils auront un impact sur la vie quotidienne de nos concitoyens.
La société évolue ; les besoins en termes de mobilité également. Ainsi, en 1858, Philippe de Carayon-Latour, député de Castres, mettait quarante-huit heures pour se rendre à Paris ; en 1908, Xavier Reille-Soulte, l'un de ses successeurs, vingt-quatre heures ; en 1958, François Reille-Soulte, son fils, douze heures. Aujourd'hui, grâce à l'avion, je mets deux heures pour rejoindre l'Assemblée nationale.
Au-delà de ces progrès, il est important que nous ayons conscience que les transports connaissent des effets de mode : ce qui est vrai aujourd'hui ne le sera pas forcément demain. En temps qu'utilisateur régulier du vélo, à Paris comme dans ma bonne ville de Castres, je me félicite que l'on redécouvre ses vertus économiques et écologiques, alors qu'il y a quelques années, il était considéré comme ringard. De même, on redécouvre aujourd'hui les avantages du réseau ferré, lequel par rapport au début du siècle dernier – M. Cochet le soulignait hier – a été réduit de presque neuf-dixièmes au profit de la route, même si les voies ferrées n'ont pas toutes été supprimées pour être remplacées par des routes : dans le Tarn, celle qui reliait Albi et Castres a été transformée en voie verte.
Aujourd'hui, on a tendance à privilégier de nouveau le transport ferroviaire. Or, de ce point de vue, nous avons deux France : celle qui se trouve à moins de trois heures de TGV de Paris et l'autre, pour laquelle le transport aérien, qui est actuellement quelque peu stigmatisé, demeure un mode de transport interrégional essentiel. Dans notre débat, nous ne devons pas perdre de vue les préoccupations liées à l'aménagement du territoire, car tous les territoires de notre pays ne sont pas égaux en matière d'accès aux voies de communication.