De multiples pratiques commerciales constituent une incitation explicite à la consommation irraisonnée d'alcool, notamment chez les jeunes : les open bars, distribution gratuite d'alcool, le plus souvent dans des soirées étudiantes, permettent aux marques de bénéficier d'une bonne image et d'une publicité pour le moins efficace ; les happy hours, périodes de vente d'alcools à moitié prix ou en quantité supérieure pour un prix donné, sont une pratique très souvent utilisée dans les bars, pubs et discothèques afin d'amadouer une clientèle jeune.
Les actions commerciales des grands alcooliers et des distributeurs, qui sont à l'origine de la diffusion de ces pratiques, sont en complète contradiction avec le respect des règles les plus élémentaires du code de la santé publique. Il est important de leur rappeler, par la loi, que les denrées qu'ils commercialisent ne sont pas des produits comme les autres : licites, certes, mais drogues potentielles.
S'agissant des ventes de boissons dans les points de vente de carburant, il est important de distinguer entre les lieux constituant le seul point commercial d'un territoire et un point de vente situé dans une zone parfaitement dotée en magasins.
Comme le confirme le Dr Michel Lejoyeux, chef du service de psychiatrie et d'addictologie à Bichat, « le comportement d'alcoolisation est très sensible à l'effet d'imitation parce qu'il renvoie au souvenir de moments agréables ». Cet effet sera particulièrement efficace, notamment chez les jeunes. Ces derniers utilisant plus Internet que la télévision, y autoriser la publicité pour des marques qu'ils consomment lors de leurs fêtes – le plus souvent des alcools forts – sera effectivement positif en termes publicitaires, mais extrêmement néfaste pour la santé publique.
Le problème du vin, produit peu apprécié par les jeunes et dont la filière connaît une situation économique délicate, pourra être débattu afin de trouver une position d'équilibre entre besoin impératif de défense de la santé publique et soutien d'un secteur en danger.