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Intervention de Marie-Line Reynaud

Réunion du 5 mars 2009 à 21h30
Réforme de l'hôpital — Article 24

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Line Reynaud :

Je partage, comme vous, madame la ministre, la conviction qu'il est nécessaire de lutter contre l'alcoolisme, en particulier chez les jeunes. Néanmoins, l'interdiction de la dégustation de boissons alcoolisées représente une forme de prohibition qui ne dit pas son nom. Or, vous le savez, une telle mesure, qui a déjà été expérimentée par le passé aux États-Unis, n'a eu aucunement pour effet une diminution des conduites addictives des jeunes vis-à-vis de l'alcool. Par contre, l'interdiction de l'offre gratuite à volonté, dite « open bar », va, elle, dans le bon sens.

Une politique de santé publique par la prévention est essentielle, et je sais que les vignerons et les viticulteurs de nos régions participent déjà activement à la lutte contre l'alcoolisme des jeunes. Ils sont prêts à travailler avec vous à un vrai de plan de prévention. D'ailleurs, des actions d'éducation et de sensibilisation des jeunes aux risques de l'alcool sont engagées. En participant, aux côtés de la Commission, au programme européen de « promotion de la modération », les filières viticoles soutiennent les politiques de santé publique fondées sur la notion de responsabilité, en même temps qu'elles s'opposent aux politiques visant uniquement les produits et déresponsabilisant les citoyens.

Mes chers collègues, il est inimaginable de se rendre dans une foire, un salon viticole, sans pouvoir déguster nos produits. Pour parler de cognac, il s'en vend autant dans le monde que de whisky en France : 97 % de la production est vendue à l'étranger, 3 % seulement étant commercialisés en France. Pour les petits producteurs, qui se concentrent uniquement sur ce marché dont les grandes marques se désintéressent, le seul moyen d'y accéder est de faire leur propre promotion dans les foires et les salons. C'est un pan entier de l'économie de nos territoires qui disparaîtrait si l'article 24 était adopté en l'état.

La baisse des exportations due à la crise économique mondiale et la décision de la Commission européenne d'exiger le remboursement des aides viticoles de 1,75 million d'euros versées en 1999 affectent durement les viticulteurs charentais.

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