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Intervention de Martine Faure

Réunion du 5 mars 2009 à 21h30
Réforme de l'hôpital — Article 24

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Faure :

Madame la ministre, comment parler de la France sans mentionner nos vignobles ? Comment envisager d'inscrire la gastronomie française au patrimoine de l'humanité et mettre à l'index le vin, qui est un élément emblématique de notre art de vivre en même temps qu'un phare de notre économie ?

De très nombreux viticulteurs, je peux en témoigner, souhaitent accompagner de façon dynamique et responsable les évolutions de la consommation, dans le respect des exigences de santé publique. J'ajoute que les régions de production viticole sont les moins touchées par l'alcoolisme, ce qui laisse à penser que la connaissance du vin est la meilleure des préventions.

Toutefois pour que les vignerons puissent travailler dans un cadre légal compréhensible, et développer au plan mondial la commercialisation de leurs produits, il est impératif de modifier la législation en intégrant Internet à la liste des supports autorisés.

Je souhaite aussi appeler votre attention sur les risques que comporterait l'interdiction d'offrir gratuitement des boissons alcooliques dans un but promotionnel. Cette mesure, qui vise les conduites d'alcoolisation massive générées chez les jeunes par la fréquentation des open bars, atteindrait également les dégustations de vins, et jusqu'aux circuits oeno-touristiques, si nombreux dans ma région comme dans toute région viticole.

De plus, une telle interdiction serait en contradiction flagrante avec l'article 1587 du code civil, qui dispose : « À l'égard du vin, de l'huile et des autres choses que l'on est dans l'usage de goûter avant d'en faire achat, il n'y a point de vente tant que l'acheteur ne les a pas goûtées et agréées ».

Madame la ministre, l'amalgame entre la culture de l'ivresse et celle de la dégustation est un véritable piège, qu'il faut absolument désamorcer, sous peine de voir disparaître un pan entier de notre patrimoine gastronomique. Le respect des objectifs de santé publique est un impératif auquel il n'est pas question de se soustraire mais, de grâce, madame la ministre, ne sacrifions pas la viticulture française sur l'autel des interdictions.

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