Au-delà de la défense des vignobles – côtes du Lubéron et côtes du Ventoux, qui sont la première richesse de ma circonscription –, j'évoquerai le danger représenté par cet article 24 pour toute la filière viti-vinicole française.
S'il apparaît impératif de lutter contre les nouveaux modes de consommation d'alcools forts et de boissons « premix » qui se développent parmi les jeunes, il ne faut cependant pas stigmatiser la filière viticole qui partage les inquiétudes exprimées par le ministère de la santé, mais qui refuse d'être la victime collatérale de mesures d'interdiction bien plus larges que leur objectif initial.
L'article 24, dans sa rédaction originelle, remet en cause les fondements mêmes du métier de viticulteur. Je parle de la dégustation qui permet d'apprécier le produit avant de l'acheter, de la reconnaissance internationale de la qualité de nos terroirs viticoles, des offres de vin qui accompagnent les repas ; nous touchons ainsi, d'ailleurs, à la gastronomie française.
Madame la ministre, je tiens à souligner que la filière viti-vinicole s'est fortement engagée dans la promotion d'une consommation responsable, en prônant la modération, en proposant pédagogie et information en alternative aux interdits.
Alors que le monde entier considère que la carte des vins de France représente la carte nationale d'identité française, nous donnons l'impression d'avoir honte d'une des composantes fortes de notre identité. Alors que le vin contribue à nos performances en matière de commerce extérieur – je vous rappelle que la moitié de l'excédent commercial agricole résulte des bons résultats de notre viticulture –, la multiplication des mentions obligatoires et des débats sur le vin jettent, à l'étranger, le discrédit sur nos productions.
Je défendrai donc le nécessaire équilibre entre santé publique et vitalité de nos terroirs qui font notre fierté.