Cet article m'a conduit à réfléchir sur la façon dont nous devions légiférer. Certes, nous avons besoin de la loi, mais comment et jusqu'où ? Notre activité de législateur doit prendre en compte la liberté individuelle tout en respectant une communauté harmonieuse donc la liberté des autres.
Dans cette perspective, l'article 24 met en avant une démarche éducative et préventive sur laquelle nous ne mettons sans doute pas suffisamment l'accent. Je suis de ceux qui défendent réellement la prévention.
Laissez-moi vous raconter une anecdote : dans ma circonscription, en plein coeur du vignoble languedocien, une usine fabrique des éthylotests ; eh bien, mes chers collègues, les vignerons héraultais l'acceptent parfaitement. Prévention et vignerons cohabitent donc très bien.
Or, une fois de plus, avec l'article 24, on légifère pour interdire. Trop de loi finira par tuer la loi. À force d'interdire, d'atteindre la liberté des citoyens, on renforce l'un des maux terribles de notre société : la déresponsabilisation de l'individu. Et ne nous y trompons pas : cette fois encore, ce sont les vignerons qui sont stigmatisés et qui seront les premières victimes de la loi, ces femmes et ces hommes qui tentent, dans l'adversité, de vivre dignement de leur culture ancestrale et qui produisent un breuvage connu depuis l'antiquité.
L'article 24 dépasse le seul aspect de la lutte en faveur d'une jeunesse sobre, une jeunesse que nous devons protéger, mais à laquelle on doit avant tout apprendre à se protéger. Oui à l'éducation, oui à la prévention, oui à la modération – accentuons même notre effort en ce sens –, mais non à la prohibition, tel est le message que je souhaite faire passer.