Tant en mon nom personnel qu'au nom des membres du groupe d'études viticoles de l'Assemblée, je souligne que nous sommes tous conscients, madame la ministre, des méfaits de l'abus, quel que soit le produit consommé. Nous sommes tous désireux de protéger la jeunesse des comportements addictifs et de leurs conséquences désastreuses telles que l'obésité, la violence.
Cependant, si nous sommes tous convaincus de la nécessité du renforcement de l'encadrement, nous le sommes de l'absurdité de l'interdit. Ainsi, l'article 24, par une rédaction hasardeuse, semble frappé de ce péché originel. Si la lutte contre les consommations excessives et dangereuses dans les soirées étudiantes est légitime, il est bien évident qu'il n'en va pas de même pour les foires traditionnelles, les fêtes ou les dégustations qui doivent être autorisées, faute de quoi il n'y aurait plus d'actes de vente, y compris du vin qui est soumis à dégustation.
Par ailleurs, l'interdiction, de portée générale, de toute vente au forfait, remettrait en cause les menus « vins compris », les séjours touristiques « vins compris », les visites accompagnées-dégustation, le vin offert lors des voyages en train ou en avion, ce qui serait le comble à une époque où nous nous devons de communiquer au niveau international.
C'est la raison pour laquelle nous avons rédigé plusieurs amendements dont l'un, je l'espère, fera consensus pour éviter de ravaler le vin, une nouvelle fois, au rang de bouc émissaire de tous les maux de notre société. Améliorons notre hôpital, notre santé publique mais ne sacrifions pas notre patrimoine, notre bon sens de la modération sur l'autel de la prohibition.