Je voudrais rendre hommage au travail accompli par Bérengère Poletti sur ces questions.
Contrairement à ce que nous pouvons penser, il y a encore beaucoup de progrès à faire pour qu'un certain corporatisme médical étriqué, allié parfois à des idéologies parfaitement réactionnaires, ne vienne s'opposer à l'accès aux soins, à la contraception, à la planification familiale. Nous pourrions croire qu'au XXIe siècle, ces questions sont derrière nous. Mais, chaque jour, nous devons nous montrer vigilants.
Pour ma part, je veux bien entendre l'argumentation de Mme Poletti sur le fait que les sages-femmes ne sont pas encore prêtes à assumer la prescription de l'IVG médicamenteuse, mais si tel est le cas ce n'est pas pour des raisons techniques, scientifiques ; c'est parce qu'elles ont peur des conséquences que cela aurait pour leur profession, pour leurs rapports avec la profession médicale et des organisations syndicales qui s'approprient de façon un peu rapide le monopole de la parole en matière de gynécologie ou d'obstétrique, pour ne pas parler plus clairement.
Quant à l'amendement n°453 , j'y suis tout à fait favorable. Je ne comprends même pas que cette question puisse ne pas trouver un écho favorable auprès du rapporteur ou du Gouvernement.
Nous avons, il y a peu, débattu de la délégation de tâches et de compétences. L'enjeu est majeur. Or, contrairement à votre premier sentiment, vous n'avez malheureusement pas accepté un amendement donnant aux médecins de PMI la possibilité de prescrire alors que, en fait, cela correspond au fond de votre pensée.
Le problème se pose à nouveau avec cet amendement concernant les sages-femmes. Comme elles ont le droit de prescrire – et vous le savez comme moi –, l'amendement n° 453 propose d'élargir cette faculté dans le cadre de la prévention des grossesses non désirées chez les adolescentes.
Pensez-vous vraiment qu'il soit possible aujourd'hui de ne pas voter un tel amendement ?