L'éducation thérapeutique revêt à nos yeux une grande importance. Comme Mme la ministre, nous estimons qu'il convient de la soutenir, de l'encadrer et de la financer. Les essais thérapeutiques pratiqués dans les hôpitaux nous ont appris que la moitié de leur succès résidait dans leur suivi et leur accompagnement, et dans le soutien des patients pendant toute la durée des traitements ou de la maladie elle-même. La prise en compte de cet aspect a constitué un grand pas en avant dans la culture de l'accompagnement et de l'éducation thérapeutique.
Nous parlions tout à l'heure du développement plutôt que de la formation continue. De la même manière, l'éducation thérapeutique est un domaine multiple qui porte non seulement sur l'éducation au traitement et le suivi du traitement, mais aussi sur l'accompagnement et le soutien – ce qui correspond au terme anglais support, souvent traduit, hélas, par l'expression « soins de support » – qui permettent d'accompagner le malade et de garder des liens avec lui après sa sortie de l'hôpital afin que sa maladie fasse l'objet de la meilleure prise en charge possible.
Si nous sommes très heureux de cette prise de conscience, nous le serons encore davantage si les organismes ou les personnes les plus à même de favoriser cette éducation thérapeutique sont soutenus, financés et reconnus. Je pense, bien sûr, aux associations de patients qui jouent un rôle extrêmement important pour faire comprendre au patient qu'il n'est pas seul, mais aussi au corps des infirmières cliniciennes – un volet de la pratique hospitalière parfaitement reconnu et mis à profit dans certains pays, notamment aux États-Unis, mais beaucoup moins chez nous. Il est certain qu'une grande partie de l'éducation thérapeutique sera faite non pas directement par les médecins, mais par l'ensemble que constitue l'équipe médicale. Celle-ci vérifiera si les soins sont bien appliqués ; si les effets indésirables des traitements sont bien expliqués, compris, analysés, pour qu'il y soit remédié de manière satisfaisante ; si tous les aspects de la pénibilité du traitement et de sa conjonction avec une vie la plus normale possible sont pris en compte. C'est une part de ce que l'on appelle –encore un horrible terme de franglais ! – le coping de la maladie.
Madame la ministre, au nom des médecins hospitaliers que je représente, c'est plutôt un souhait que des critiques que je souhaite exprimer au sujet de cet article : le souhait que les différents éléments de l'éducation thérapeutique soient mis en valeur, soutenus, financés, en particulier le corps infirmier.