C'est le meilleur exemple que nous pouvons donner à nos amis turcs. Soyons résolument neutres, religieusement neutres dans nos propos lorsque nous parlons de la Turquie. C'est la meilleure façon de l'aider à préserver son principe de laïcité.
Nous avons constaté des avancées. La peine de mort a été abolie. La Cour de sûreté de l'État a été supprimée. Toilettée, la Constitution accorde des droits nouveaux aux femmes, à la presse, aux minorités linguistiques. Le code pénal a été révisé pour être mis aux normes européennes. Ces avancées sont les bienvenues même si elles restent encore insuffisantes. Ne bloquons pas le mouvement en cours par des surenchères identitaires. Elles ne font rien d'autre que provoquer ce qu'elles dénoncent.
Et de grâce, ne menons pas la Turquie en bateau ! Le chef de l'État est-il toujours contre l'adhésion de la Turquie comme il l'a dit pendant la campagne électorale ? « Je veux vous dire la vérité », déclarait M. Sarkozy, alors candidat, à une publication arménienne : « Je suis opposé à l'entrée de la Turquie dans l'Union. »